Le Burundi peut-il se nourrir?
En plus d’être un défi, le secteur agricole est aussi une des pistes de solutions pour atteindre les objectifs de développement durable, et soutenir la vision 2040 du Burundi pays émergent, et pays développé en 2060 (Objectif 2 : « Faim zéro », des ODD).
Selon un expert en économie contacté, la volonté de l’Etat d’intervenir dans la gestion de la production sur le plan économique est une reconnaissance implicite de l’insuffisance de la production: « Si la production était suffisante, le marché s’auto- régulerait ».
Quant à la production qui passe la frontière frauduleusement, la solution serait de renforcer les points de contrôle et durcir les sanctions, plutôt que de restreindre la circulation intra- provinciale.
Emery Ndanga, secrétaire exécutif du FOPABU est optimiste. Il croit que tout est encore possible, même si les terres arables s’amenuisent chaque jour. Pour réussir ce pari, M. Ndanga prône la promotion de l’agriculture familiale, d’autant plus qu’elle fait vivre plus de 90% de la population.
Selon lui, cette promotion doit passer par l’encadrement de la population rurale agricole, l’implémentation des nouvelles technologies, et la formation des paysans à l’usage de celles-ci.
Faustin Ndikumana l’affirme. Pour que le Burundi atteigne l’autarcie alimentaire, plusieurs défis de taille sont à relever. Les problèmes ? L’exiguïté des terres arables ; l’agriculture dépendante de la pluviométrie et dominée par l’usage des techniques archaïques ; le manque de semences sélectionnées ; les engrais chimiques en bonne et quantité suffisantes qui ne sont pas disponibles à temps ; la planification lacunaire caractérisée par l’absence d’une base de données claires sur ce secteur combien important pour la vie d’une nation (…)
Tant que le Burundi n’aura pas une maîtrise de son agriculture à travers la planification axée sur les chiffres, lâche le président de la Parcem, il sera très compliqué d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.
