Timothée Nicoyangereye, un jeune natif de Gitega, vient de mettre sur pied un réchaud électronique intelligent, avec des innovations poussées. L’objectif étant de contribuer à la lutte contre la déforestation causée par l’utilisation de charbon et autres bois de chauffage par manque de substituants…
Selon les environnementalistes, plus de 95% des Burundais utilisent les charbons ou font recours au bois de chauffage, ce qui cause la déforestation sur plusieurs collines. A cet effet, des charbons écologiques ont été proposés comme alternative mais leur effet reste non calculable et les résultats sont loin d’être satisfaisants.
C’est dans cette optique de contribuer à la protection de l’environnement et réduire le coût de la vie de la population qui utilise les charbons dans la cuisson, que Timothée Nicoyangereye a pensé au réchaud électronique intelligent. Selon lui, la consommation du courant est estimé à 0.2-0.3 kilowattheure, soit environ 40 BIF pour cuire les haricots bien secs : « Avec mes réchauds, les gens n’auront plus des soucis de manque de combustibles et la nature sera sauvegardée. »
De la manuelle à la robotique
L’actuelle innovation de Timothée Nicoyangereye, jeune de Gitega, initiateur de ces réchauds à base des cartes-mères conçues sur son ordinateur, repose sur l’insertion sur la chaine de production d’une étape facilitée par des robots dont la tâche principale est de mettre des composants, condensateurs, résistances, transistor et autres, pendant un laps de temps. Ce qui permet de fabriquer plus de 20 réchauds par jour.
« Plus question de faire la queue ou de passer des commandes de ces réchauds électroniques intelligents dénommés « Imbabura nyabwonko », fonctionnant suivant les recommandations et réglages du propriétaire. Le nouveau système de travail accélère les travaux », renchérit le jeune fabricateur.
Entre courage et embûches
Primé par le président du Burundi, Evariste Ndayishimiye parmi les 3 jeunes Burundais ayant des projets porteurs et innovants à l’occasion du concours dit Inkerebutsi en août 2024, le jeune reconnaît que s’il parvient à tenir aujourd’hui dans ses projets, c’est grâce à cet appui qui lui a permis d’avoir des matériaux nécessaires.
Cependant, son projet semble phagocyté. Il regrette que la cherté des produits dont il a besoin dans son atelier se répercute sur le prix d’un réchaud (700.000 BIF). Toutefois, il espère que, petit à petit, ce prix sera revu à la baisse selon la disponibilité des devises : « En accordant l’exonération sur des produits importés ou encore en recevant facilement une licence d’exportation afin de rentrer avec des devises et d’autres articles importables, alors le prix d’un réchaud pourra même être réduit de moitié. »
Nouer des partenariats comme solution
Malgré ces défis, le jeune ne jette pas l’éponge. Il prévoit d’entreprendre des partenariats avec les institutions financières pour que ceux qui ont besoin de s’approvisionner en réchauds, comme des fonctionnaires et autres agents, puissent les recevoir à l’avance à condition que le paiement se fasse régulièrement selon les conventions établies.
Et de conclure : « J’ai déjà répondu à l’appel à inscription au niveau de Kigega pour profiter de l’espace et maximiser les chances d’avoir plus de clients.. » Il interpelle les autres jeunes à ne pas rater cette occasion unique.
