Jimbere

Kirundi French
Actualité

Période électorale : le souhait d’une saine rivalité

Au Burundi, comme ailleurs, la période des élections est le moment où les esprits s’enflamment, se rivalisent par leur influence à la quête du vote populaire. Au-delà de cette passion qui anime les militants des partis politiques, la cohésion sociale doit être sauvegardée…

C’est l’année électorale au Burundi, et tout le monde retient son souffle sur le sort des scrutins et de la période électorale. À Muramvya, sur la colline Shombo, la population salue d’abord le climat qui règne durant la campagne électorale.

Pour Dismas* (42 ans), habitant cette contrée, les militants des partis politiques ne se chamaillent pas lors des meetings politiques et les discours prononcés dans ces cadres rassurent : « Les politiciens présentent leurs projets de société sereinement sans verser dans le dénigrement ou la diffamation à l’encontre de leurs adversaires politiques. En tout cas, on n’en avait pas l’habitude. », se réjouit-t-il.

Néanmoins, déplore André* (37 ans), habitant lui aussi la colline Shombo, certains politiciens dérapent dans leur communication et ont tendance souvent à critiquer négativement l’agenda des autres formations politiques : « J’ai entendu des militants traitant le projet d’élevage des mouches comme fantaisistes, et ça m’a quand même révolté, puisque le projet en soi est l’initiative des membres d’un autre parti politique. »

À bas les messages de haine

Toutefois, soutient André*, la population a aujourd’hui plus besoin des projets qui puissent les développer et non des discours qui tendent à les diviser : « Nous avons des préoccupations et nous voulons des personnes qui puissent répondre à ces dernières. Que les politiciens rivalisent d’idées et non des invectives. »

Pour Abbé Dieudonné Nibizi, expert en communication, quand il y a des langages de haine ou d’incitation à la violence pendant les élections, la cohésion sociale est compromise: « Lorsqu’on s’attaque à des personnes, on les minimise, on les chosifie ou on les animalise ou on insulte des personnes, cela incite ces personnes à se sentir agresser, violenter dans leurs droits, et ceci pourrait engendrer des mécanismes d’autodéfense, des mécanismes de résistance, des mécanismes de vengeance dans le pays. »

Cet expert invite les leaders politiques à se concentrer sur leurs programmes politiques, plutôt qu’à des diatribes : « Il faut vraiment que leurs discours reflètent leurs promesses, la vision du pays. Sinon, ce n’est pas en s’attaquant à l’adversaire, en le minimisant, en l’insultant, en le chosifiant,  que ce qu’on veut faire a de la valeur. »

Quant aux citoyens qui écoutent ces messages, l’Abbé Nibizi les invite à ne pas avaler sans discernement ou de prendre comme parole d’évangile ce que ces politiciens disent à plus forte raison quand ils sont à la base, en bas.

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

To Top