La célébration des fêtes de fin d’année entre membres de différents groupes permet une meilleure compréhension mutuelle et contribue à combattre la haine en mettant en avant la cohésion sociale. Zoom sur Rugombo.
Les fêtes de fin d’année varient selon les moyens de chaque famille. La commune Rugombo ne fait pas exception. Michel Bayisingize de la colline Munyika 2, confie : « Dans chacune de ces familles, la célébration s’organise de manière particulière. Noël et le nouvel an sont des occasions d’abattre un bœuf pour le partage de la viande entre voisins ou amis. Après le repas, vient la danse, pour un petit moment de détente. »
Chez d’autres familles de classe moyenne, les gens s’organisent en association ou coopératives et s’offrent différents cadeaux en plus du partage du repas et de la bière. Pour d’autres familles démunies comme celle d’Evelyne N, l’essentiel consiste à se rendre au culte ou à la messe et rentrer à la maison pour partager le repas ordinaire.
Toutes ces familles sont d’accord sur une chose : leurs différences ethniques ou appartenances politiques ne les empêchent pas de célébrer ensemble même si il peut arriver que certaines personnes s’isolent et ne veuillent pas partager avec les autres : « La grande majorité se prête volontiers au jeu. »
Atténuer le ciblage
Et ces moments comme l’affirment nos sources sont propices à la lutte contre les messages de haine ou toute autre forme de ciblage fondé sur l’origine ethnique ou l’appartenance religieuse : « Ils permettent de construire des ponts de compréhension»
Ces propos sont corroborés par Firmin Habumuremyi, conseiller permanant de l’administrateur communal de Rugombo pour qui, le partage lors de la célébration des fêtes, surtout celles de fin d’année, se fait entre membres des familles, amis, voisins, etc : « Et dans ces familles tout comme les voisins, ils ne sont pas nécessairement affiliés aux mêmes partis politiques et cela ne les empêche pas de partager un repas ou autre chose. »
Toutefois, reconnait-il, certaines personnes s’isolent et veulent célébrer exclusivement entre eux ces moments festifs mais le rôle de l’administration est d’essayer de les sensibiliser à se rassembler indépendamment de leurs différentes communautés religieuses ou partisanes pour en apprendre davantage les unes sur les autres et explorer leurs similitudes.
Car, prévient-il, ce comportement peut susciter des suspicions qui, à leur tour, risquent d’aboutir à des comportements violents. Mais le partage, conclut-il, permet de renforcer la confiance et l’unité, ce qui aboutit à la cohésion sociale et à faire bloc contre le discours haineux.