Sous le thème « Innovation des jeunes, pilier de l’accélération du développement économique pour un Burundi émergent », la semaine de l’Innovation 3ème édition s’est clôturée en beauté le samedi 16 décembre 2023 au Jardin Public par la remise des prix aux meilleurs projets. Coup de projecteur…
« Si nous voulons une Afrique bâtie sur les aspirations inscrites dans l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, nous devons impérativement nous assurer de la participation effective de la jeunesse africaine dans les efforts déployés dans la consolidation de la paix et de la sécurité. L’avenir de l’Afrique se trouve entre les mains de la jeunesse », avait lancé le Premier Ministre Gervais Ndirakobuca au Jardin Public en province de Bujumbura lors de l’ouverture de cette 3ème édition.
Le Ministre Gervais Abayeho de l’intégration du Burundi à l’EAC de la jeunesse, du sport et de la culture, a quant à lui, salué les initiatives de certains pays qui renforcent la connectivité des jeunes.
Des projets innovants, les femmes ne sont pas en laisse
A la clôture de la Semaine dédiée à l’Innovation, parmi les dix projets finalistes figuraient trois femmes entrepreneurs. Neilla Confiance Ineza, l’une des primées, dirige « Neilla Candles », une entreprise spécialisée dans la fabrication des bougies anti moustiques. Dans un pays où le paludisme fait des ravages, son projet a retenu l’attention du jury.
« Mon entreprise s’appelle ‘Neilla Candles‘». Je fabrique des bougies parfumées Cire de miel (Ishashara ry’ubuki), Cire de soja (Ishashara ry’isoya) », confie-t-elle. Ces bougies ne produisent pas de fumée carbonique comme les autres bougies. Elles chassent les moustiques. Au début, elle s’est inspirée des connaissances tirées d’internet et elle a commencé à les fabriquer elle-même.
Justine Manirakiza de Rugombo, Chef de la Coopérative des Femmes Créatives implantée en Province de Cibitoke est aussi parmi les heureux gagnants : « Avec une équipe de plus de 50 femmes, nous fabriquons une gamme de produits artistiques à partir des écorces de bananiers comme les plateaux de service, les tapis, les paniers, les sacs à mains, les différents objets de décors ».
Ce qui a rendu l’entreprise de Justine Manirakiza plus innovante est surtout la fabrication des serviettes hygiéniques et les mèches pour femmes à partir des écorces de bananiers. « Nous fabriquons des Cotex réutilisables après lavage. Ils sont fabriqués grâce à une machine que nous avons acquise. Nous transformons aussi les mèches pour femmes à 2.000 Fbu par paquet avec plusieurs motifs. La plupart de femmes se sous-estiment et nous avons jugé bon que les chômeurs surtout les femmes veuves peuvent s’autonomiser grâce à notre entreprise ».
Pérenniser les initiatives des jeunes en matière d’entrepreneuriat

Les discours des autorités lors de la dernière journée et clôture de la semaine de l’innovation ont encouragé les jeunes à s’impliquer massivement dans l’innovation.
« Nous osons affirmer sans nous tromper que les résultats de la 2ème édition du Dialogue Continental sur la Jeunesse, la Paix et la Sécurité combinée au Forum des jeunes sur la mise en oeuvre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ainsi que la 3ème édition de la Semaine dédiée à l’innovation aideront les jeunes africains en général et les jeunes burundais en particulier à assumer leur responsabilité vis-à-vis de la construction d’une Afrique que nous voulons », a lancé le Premier Ministre Gervais Ndirakobuca.
Le ministre Gervais Abayeho a salué pour sa part le travail abattu par les jeunes entrepreneurs et félicité les participants aux assises de Bujumbura: «J’ai la ferme confiance que les présentes assises ont été une occasion pour démontrer que la jeunesse africaine a des idées novatrices pour le développement socio-économique du continent en vue de la réalisation des programmes phares de l’agenda 2063, notamment la mise en œœuvre effective de la Zone de libre-échange continental africain (ZLECAF) »
Quant à Désiré Manirakiza, Coordonnateur du PAEEJ, il a insisté sur l’instruction d’une académie sur les métiers: « Il faut remédier à l’incohérence entre les enseignements classiques et ceux des métiers. Il faut revoir les programmes de formation actuelle et y incorporer ceux répondant aux exigences du marché de l’emploi actuel, qui repose plus sur la technicité. L’idéal serait d’instaurer une académie qui enseignerait l’entrepreneuriat et les notions y référant, et prévoir des financements pour les projets innovants. »
La semaine dédiée à l’innovation a été organisée par le ministère en charge de la Jeunesse, en collaboration avec le Conseil national de la jeunesse et le Programme d’autonomisation économique d’emploi des jeunes (PAEEJ), sous le financement du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Les jeunes ont présenté leurs innovations qui ont pu convaincre le jury selon les critères entre autres de pertinence, de faisabilité, de caractère innovant pour être financés par le PAEEJ. Une enveloppe de 10 millions de Fbu a été décernée à chacun des dix meilleurs jeunes innovateurs. Sur 10 jeunes entrepreneurs innovateurs y figurait 3 femmes.
