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Qu’est-ce qui explique la flambée du prix du sucre?

Nouvelle structure des prix: décision qui ne respecte pas la procédure légale

Après l’annonce de la nouvelle structure des prix par la Sosumo, la Cosybu plaide pour l’annulation de la hausse de prix et le Parcem appelle à redéfinir les statuts de la Sosumo

la nouvelle structure des prix

Selon Célestin Nsabimana, président de la Confédération des Syndicats du Burundi (COSYBU), cette hausse inexpliquée du prix du sucre, qui dépasse 120 %, laisse les consommateurs perplexes : « Le sucre, un ingrédient indispensable pour la fabrication de nombreux produits de consommation courante (bière, pain, jus, thé…) est désormais devenu un fardeau pour les ménages. »

Ce syndicaliste ne mâche pas ses mots : « La procédure n’a pas été respectée dans ce cas précis. Le directeur général de la Sosumo a-t-il le droit de fixer le prix du sucre comme bon lui semble ? Non. La fixation du prix d’une entreprise publique relève de l’autorité gouvernementale. »

M. Nsabimana fait savoir que dans le passé, le prix du sucre était fixé par une ordonnance du ministre du Commerce. « Il devait absolument informer le conseil des ministres de sa décision », précise-t-il. Le président du COSYBU demande au gouvernement d’annuler la décision du directeur général et du président du conseil d’administration de la Sosumo. 

« L’État doit redéfinir les statuts de la Sosumo après la libéralisation du sucre »

Faustin Ndikumana, président du PARCEM, abonde dans le même sens : « L’État doit définir les attributions de la Sosumo dans le contexte de la libéralisation économique. Il doit déterminer son statut juridique après la libéralisation. Est-elle une entreprise libre ou pas ?  » 

Il propose également la mise en place d’une commission chargée d’étudier les structures de prix du sucre importé et du sucre local. « Les importateurs pourraient être des oligopoles qui s’entendent pour fixer le prix du sucre afin d’éviter toute concurrence sur le marché. »

Faustin Ndikumana, président du PARCEM

Que disent les chiffres ?

Dans son intervention, le président Évariste Ndayishimiye évoque le sac de sucre importé, qui se réfère à un sac de 50 kg. Selon la Sosumo, le coût de revient d’un kilogramme de sucre importé s’élève à 8 000 BIF. Toutefois, le président indique que ce coût est en réalité de 4 860 BIF pour le sucre importé.

D’après les statistiques publiées par la Banque de la République du Burundi (BRB), le coût de revient du sucre importé par la Sosumo, entre 2019 et juin 2024, a varié entre 1 505 BIF et 1 917 BIF.

De plus, la loi budgétaire de l’année dernière dresse un bilan de la santé financière de la Sosumo. Cette dernière est budgétivore. Elle avait prévu des dépenses supérieures à ses recettes. Un budget de plus de 80 milliards de BIF était envisagé pour cette sucrerie, alors que l’entreprise projetait de produire 21 900 tonnes de sucre, lesquelles auraient généré environ 28 milliards BIF.

Ce document révèle également que la Sosumo prévoyait d’importer 15 000 tonnes de sucre. Ce qui devrait rapporter davantage que la production locale, avec un bénéfice estimé à 33 millions BIF. En bref, un kilogramme de sucre importé apporterait un bénéfice de 2 230 BIF. Cependant, à la fin de l’année, la Sosumo devrait enregistrer un déficit de plus de 18 milliards de BIF.

Pierre Claver Banyankiye

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