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Gir’Izi : un club de vacances inoubliables pour les enfants

Un jeune du club Gir’izi exécutant la danse Intore

Depuis quatre ans, Gir’izi tient un club de vacances pour jeunes dédié à la culture. Pour l’été 2022, les activités ont été organisées dans le cadre du consortium Ku.Zîko en innovant: plus que la danse et le chant habituels, il y avait de la littérature, du théâtre, et surtout des notions sur la culture burundaise.

Il n’y a point de débat sur le sujet : l’apprentissage culturel est important pour le développement de l’enfant. Plus il s’imprègne de culture, plus il possède des références dans de nombreux domaines. Il sera ainsi capable de se connaître et de se situer par rapport aux enjeux d’un monde sans cesse mutant.

Mais parfois, la notion même de « culture » peut s’avérer floue, brouillant les repères pour savoir ce que concrètement l’enfant a besoin en termes d’éducation culturelle.

Gir’Izi, un club traditionnel initié par les anciennes du club traditionnel « Higa » a fait de ce défi le sien.  Chaque été, le club met en place un programme d’encadrement des enfants en vacances sur le plan culturel.

Pour Dorine Muyubira à la tête de Gir’Izi, la culture soutient l’éducation : « Nous devons prendre en mains l’éducation culturelle de nos enfants. Les encourager par exemple à parler le kirundi. S’ils ne maîtrisent pas leur langue maternelle, tout ce qu’on aura reçu comme héritage culturel va s’effondrer. On aime bien le dire: un peuple sans culture est un peuple sans âme… »  

Une clôture tout en faste

Au soir de ce mercredi 17 août 2022, joie, rires et applaudissements résonnaient dans la salle de spectacles de l’Ecole Belge de Bujumbura. Parentés et amis des enfants encadrés par Gir’Izi étaient tous conviés dans une soirée riche en couleur, pour clore le programme de l’été 2022.

Quelle sensation de voir «Akazehe» , cet art de salutation modulée des Burundais d’antan, mimé par des enfants entre quatre et six ans d’âge? Quelle gaieté de voir des juniors reproduire les danses burundaises comme l’isebeya au rythme des chansons qui nous interpellent à garder et préserver le patrimoine culturel? Comment décrire la joie de voir des adolescents en peaux léopardées exécutant la danse guerrière « Intore » ?

Côté théâtre, cinq sketchs sur des thématiques choisies par les enfants, ont abordé des aspects du quotidien familial comme la religion, les stupéfiants, l’importance du secret, l’habillement à l’heure des réseaux sociaux, les sorties estivales entre copains et copines, etc.
L’encadrement de ces enfants était notamment assuré par des artistes venus des organisations membres du consortium Ku.Zîko.

Le kirundi en question

Images d’ambiance lors du spectacle de clôture des activités estivales de Gir’Izi 2022

Si le kirundi parlé par les enfants n’était aussi défaillant, peut-être que le programme Gir’Izi n’aurait même pas la pertinence d’exister.
En effet, peu d’enfants parmi ceux qui ont participé au programme parlent bien le kirundi. Surtout ceux qui habitent à l’étranger et qui ne viennent que pendant les vacances d’été. Pour ceux-ci, Gir’izi s’est révélé doublement bénéfique. En plus d’être un passe-temps instructif, il leur permet d’acquérir des notions sur la culture burundaise :« Nous apprenons un peu de la culture du Burundi et au retour dans les pays où nous vivons, nous en partageons dans l’entourage. »

Au nom des Editions Gusoma, Roland L. Rugero a assuré que c’était un grand honneur et surtout un plaisir pour ces éditions de travailler avec Gir’Izi: « Ce projet auquel nous participons avec d’autres organisations de notre consortium, oeuvre à faire aimer le patrimoine culturel du Burundi aux enfants.» Et d’inviter Gir’izi à étendre ce programme aux autres centres urbains du pays: « Ce n’est pas seulement à Bujumbura où l’on a besoin de ce genre d’encadrement. La culture permet d’inculquer aux enfants l’habitude de réflexion, d’acheminement et de méthode. Ce qui leur sera bénéfique toute la vie », a-t-il insisté.

Quant aux enfants, ils ne tarissent pas d’éloges par rapport aux bienfaits de Gir’Izi : « Nous serons ici même l’année prochaine, nous amènerons nos amis également. »

Ku.Zîko oeuvre à la professionnalisation et la popularisation des industries culturelles burundaises, avec le soutient de la Coopération Suisse au Burundi. Il intervient dans différents domaines artistiques, à travers l’action en consortium de cinq organisations locales: Buja Sans Tabou dans le théâtre, les Éditions Gusoma dans la littérature, FESTICAB dans le cinéma, VAB dans la musique et le CRELACS pour un secteur transversal, la recherche.

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