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KDaGreat ou le génie burundais de la production musicale

Kevin Midonzi, plus connu sous le nom de KDaGreat, est un « beat maker » burundais qui a déjà collaboré avec beaucoup d’artistes locaux et internationaux. Portrait d’un « orfèvre » du rythme musical.

Si vous avez gambillé sur « Balance » de Wizkid, « FYN » de Rema, « Chana » de Kizz Daniel, et certaines mélodies d’autres artistes de renom comme Kranium, Omari, Nyashinski, et bien sachez que l’homme derrière la composition de leurs parties musicales est KDaGreat. Il ne met pas uniquement son talent au service des étrangers. Il collabore aussi avec des artistes locaux comme Kidum, Sat-B, Mow’Kanzie, Theecember, 19th, Berry Music pour n’en citer que ceux-là. Sans doute son parcours feraient pâlir d’envie celle ou celui voulant embrasser sa carrière.

KDaGreat est né le 11 décembre 1987 à Ottawa au Canada. Il foule le sol burundais pour la première fois en 1991 en provenance de l’Ethiopie où sa famille avait déménagé peu après sa naissance. Depuis son tendre enfance, il aime écouter des chansons à la radio. Cependant, une question lui taraude l’esprit : comment obtient-on un produit fini aussi beau à l’écoute ? En 2005, son cousin lui rend un grand service dans la quête de sa réponse. Il lui offre un logiciel de production Fruity Loops 2. C’est le déclic. L’acte fondateur d’un fabuleux destin. Etant encore au lycée, il se sert de l’ordinateur de son père pour découvrir l’univers de la production musicale. Il fait ses études primaires à l’école internationale de Bujumbura. Il passera son cycle supérieur à l’Ecole Indépendante pour terminer les humanités générales au Lycée St Gabriel en 2007.

Un parcours méticuleux mais jonché d’embûches

 Il s’envole pour le Kenya afin d’y poursuivre son cursus universitaire. Animé toujours par sa passion, le jeune Midonzi s’inscrit sur rocbattle.com, une véritable arène de bataille de tous les producteurs « underground ». Le site organise des compétitions et les meilleurs tubes recevaient des prix et une promotion. « Après ma première compétition en 2013, je me suis mis à la vente de mes instrumentales en ligne. Par la suite, j’ai conçu un site web qui m’a permis de voir mes premiers gains ce qui m’a permis de payer les frais académiques de ma dernière année universitaire » fait-il savoir.

Après avoir décroché son diplôme universitaire en 2013, il va essayer de vivre de sa passion au pays de Jomo Kenyatta. Un pari difficile d’autant plus il fallait qu’il soit plus compétitif sur le marché. « Il fallait que je m’adapte pour allier modernité et créativité sans dételer ma signature. Ce n’était pas facile, mais je l’ai fait » explique-t-il. Les labels kenyans, qui ont été d’ailleurs les premiers à détecter le talent précoce du futur KDaGreat, l’ont déçu à maintes reprises. « Quand on est jeune et qu’on signe un contrat avec une si grande boîte, on s’attend à se faire un max d’argent. Malheureusement, j’ai été exploité plusieurs fois par des labels qui me promettaient la lune », se rappelle-t-il. Néanmoins, il estime qu’il est sorti avec l’essentiel : l’expérience et les contacts.

KDaGreat est rentré au pays en 2019 et s’est marié la même année.  Ce père d’une fillette de 3 ans veut travailler avec les artistes locaux dans l’optique d’appuyer les artistes burundais, les montrer qu’ils peuvent réellement vivre de leur musique et inspirer à leur tour la génération future. « Je ne roule pas sur l’or mais j’ai le nécessaire pour prendre soin de ma famille » laisse-t-il entendre sur la question de savoir si son métier rapporte du lucre. Pour le moment, parvenir à réaliser plus de collaborations et mettre davantage le Burundi sur la scène musicale internationale restent ses priorités.

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