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Covid-19-Paul : « Croquons la vie SANS masque »

Des hauts et des bas. Exactement comme dans une relation d’amour, c’est également le cas pour le port du masque au Burundi. Baissez votre « cagoule », buvons au retour de Paul. He’s back, aussi bien étrange qu’imprévisible.

Plus de 2 mois sans ses nouvelles, le coronavirus oblige, notre ami Paul est enfin revenu. A l’image de l’avènement du masque, inattendue a été aussi sa volatilisation dans la nature. Fortunately, il est de retour parmi nous. Mais sans son masque, figurez-vous. « Je le trouve très ridicule. » D’ailleurs qui sait ? Est-il le seul à le voir ainsi ? Hey… Votre attention, s’il vous plaît, et ne nous cachons pas la vérité : vous n’aimez pas non plus porter de masque, n’est-ce pas ?

Des raisons de porter le masque que même le virus ignore

« Vous avez dit masque ? Ah, ce petit rabat-joie, bon ça dépend … En tout cas, lorsque je le porte, ça me permet de masquer mon dégoût, ou de me moquer des gens sans aucun risque … Mais aussi et surtout d’esquiver les regards de ce bon monde auquel je dois de l’argent. Qu’il est utile de porter le masque. » D’ailleurs, Paul trouve ridicule qu’il y ait des gens qui se posent des questions « idiotes » sur le masque. « Combien de temps se porte un masque ? Toute la journée ? Comment on le lave alors ? » Le médecin parle de quatre heures maximum, Paul ne l’entend pas de cette oreille. « Mais, c’est fou. Tu te crois où ? On est au Burundi, hein ! où peut-on trouver un tel budget, pour changer de masque autant de fois ? Ay’uduharage nayo ? [Et pour la ration du jour ?] »


Aussi bien étrange qu’imprévisible

Mais Paul est Burundais, et l’un des grands attributs des Burundais, les amis on ne va pas se voiler la face, nous sommes imprévisibles. Paul est l’illustration parfaite. Voici ses autres commentaires sur le masque : « A analyser la situation de plus près, le masque n’est d’ailleurs pas nécessaire. Celui qui le porte n’est qu’un prétentieux en quête d’attention. » Surtout malheur à ceux qui vont chez les tailleurs, histoire de personnaliser leurs « cagoules ». Une petite griffe par ici, leur nom par-là, ceux-là, il les exècre plus particulièrement. « Regardez vraiment, les Burundais ne peuvent jamais être égaux. Pas même devant un masque. »


Par ailleurs, si notre ami Paul a horreur du masque, et d’ailleurs il serait erroné de penser qu’il est le seul, c’est parce que, d’une façon ou d’une autre, il nous ôte la liberté de parler, et vous savez combien, nous, les Burundais, aimons cet exercice. Parler à longueur de journée, héler sur les passants, murmurer au creux de l’oreille de nos amis, parler de tout et surtout de rien …

En fin de compte, on réalise que le port du masque ne complique pas seulement la vie de Paul. Nous qui la voulons facile et simple. Et au lieu de se laisser stresser par ce petit masque, on préfère continuer à croquer la vie SANS masque. Business as usual.

Ceci est la parodie du journal. Des articles pour un jour de repos, un dimanche par exemple, après une longue semaine de travail. La chronique propose une autre façon d’aborder les faits d’actualité, réels ou imaginaires, de façon décalée, sur un ton humoristique.

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