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Championne de slam-poésie 2020, Kerry Gladys, l’amazone

Transmission du trophée entre Huguette Izobimpa (en robe) et la nouvelle grande gagnante du Championnat national de slam-poésie

La consécration de Kerry Gladys Ntirampeba, 22 ans, n’a surpris personne. Par ailleurs, cette finale qui survient en plein Covid-19, vient de prouver, si doute il y’en avait encore, que le slam est un art qui avance à pas de géants.

Autant le dire au début. D’un, pour cette soirée qui a vu la clôture du championnat national de slam-poésie, un détail détonne ː le public qui assiste au slam ne cesse de se décupler. Tellement, il était nombreux que le bar Échiquier de l’IFB était plein à craquer. Les gens se bousculaient pour se frayer le passage.

De deux, la performance, la profondeur des textes, et la maîtrise de la scène, auront suffi à Kerry Gladys pour gagner les votes du jury, et les acclamations du public. Le moins que l’on puisse dire est que la jeune fille de 22 ans ne tire pas à blanc.
Arrivée 2ème lors de l’édition précédente, 2ème deux fois dans le championnat scolaire de slam-poésie organisé par Yetu Slam, Kerry Gladys aurait dû ranger ses ambitions, et jeter l’éponge: « Je suis une amazone, une battante » précise-t-elle, non sans fierté.

Rude compétition

L’étudiante, dont les formules incantatoires et les punchline fleurissent au bout des lèvres, savait pourtant que même à cette occasion la partie allait être rude, au vu des quatre autres adversaires pour la finale. Brillant Stéphane Sabushimike, BSS par nom de scène, bientôt 10 ans dans le slam, Liesse Mutoni, ce diamant à peine découvert il y a seulement 2 ans et qui est déjà polie (lauréate du dernier championnat scolaire de slam-poésie), Abaz’art Nshimirimana, un des plus anciens du collectif Jewe Slam et Chrétienne Nikuze venue tout droit de Gitega, personne n’aura pas démérité du tout au regard de sa prestation.

Après un double passage de tous les slameurs sur scène, et de la bonne musique fournie par Sikiliza Band, Kerry Gladys va l’emporter, poursuivie de près par Liesse Mutoni. BSS clôture le podium, tandis que Abaz’art est venu à la quatrième place, juste devant Chrétienne. Pour ce qui est des prix, à part la coupe et le ticket de voyage pour l’Ethiopie, où se déroulera la finale continentale décernée à la championne, tous les 5 auront eu droit à une enveloppe de 250.000 Fbu.

Le Jury de l’édition 2020 du Championnat de slam-poésie

« Je suis très émue, c’est la consécration de tous mes efforts. C’est plus qu’un rêve réalisé. Un combat gagné par tous ceux qui me soutiennent. Ce sont leurs idées qui triomphent », a glissé la championne, avant d’ajouter : « Je suis conscient de la tâche qui m’attend, il me faudra beaucoup plus d’efforts et de soutient. Ce sera définitivement une expérience enrichissante.»

Et le message de Huguette Izobimpa, sa prédécesseure : « Ce qui est important ce n’est pas d’avoir gagné le championnat, c’est plutôt les portes qui viennent de s’ouvrir. Elle devra être à la hauteur de la tâche qui l’attend, celle de représenter les couleurs du pays. Car représenter bien le pays, ratissera un bon chemin et ouvrira des connexions même aux autres slameurs burundais. »

Le triomphe du slam en plein Covid-19

« C’était compliqué avec la situation du nouveau coronavirus. A un certain moment, les gens doutaient du déroulement de la finale, prévu initialement en avril dernier. Voilà qu’on vient de la clore en toute beauté, c’est un sentiment de soulagement et surtout de fierté de notre part », se réjouit Junior Adasopo, Coordinateur du collectif de Jewe Slam.

Et la suite ? En octobre, la championne aura une session slam propre à elle, et s’envolera pour l’Ethiopie en novembre. Sur la question de savoir si Jewe Slam continuera d’avoir ses scènes à l’Institut Français du Burundi ? « Il sera question dans l’avenir proche de délocaliser le slam vers les bars qui seraient prêts à nous accueillir. »

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