Bujumbura vient d’être bercée, du 5 au 11 juillet 2021, par le slam-musique. Bien plus, la deuxième édition du festival Vuga Slam s’est infiltrée dans nos quartiers par le Babel Street Show en langues vernaculaires. Retour sur de belles performances sous une mise en scène lumineuse accompagnée d’une musicalité sans égale. Les slameurs de l’association Jewe Slam se sont donnés à fond !
L’ouverture officielle de la deuxième édition du festival Vuga a surpris plus d’un ! Primo, habituée d’être tenue dans la salle de spectacle de l’IFB, cette ouverture se faisait dans le patio. Secundo, le traditionnel prima sur le slam. Tel qu’il a été demandé en 2019 lors de sa première édition, Vuga Festival venait de signer solennellement son pacte avec la culture burundaise. Le public en resta ébahi !
Après une entrée majestueuse de la danse traditionnelle, sous la symploque « Nd’Umurundi » de Alain Kay et Prince Charmant, la soirée était ouverte en Kirundi et dans le style burundais. « La Guerre poétique » par Fleurette Dukenguruke suivit : « Je voulais mettre une nouvelle touche dans mes textes, Abandonner l’abstrait, être Clair dans mes contextes. Mettre des idées neuves, apprendre la manière d’agencer mes idées, le temps de manier un stylo. Choisir la destination de mes mots pour bien viser vos cœurs, là où ça fait mal et vos egos » Pour marquer sa signature : « Appelez-moi officier Fleurette, une militante Authentique. Et demain, je pars à la guerre poétique« .
Deux autres slameurs succédèrent dont Achilles Argus du groupe Passe-Moi le Mic de Bukavu. Un cocktail et une danse traditionnelle du jeune public marquèrent cette soirée. Par la suite, des Babel Street Show à Kamenge, Kanyosha et au centre-ville au Kiosque Coca-cola, une soirée glamour « Slam au féminin » à l’hôtel Club du Lac Tanganyika, une soirée Grands Lacs et Feu Sacré à World Beach constituèrent la hotte du festival Vuga après son rétrécissement.
???????? Hier 08/07/2021 à l’@hotelclubdulac, le « Slam au #Féminin » a définitivement conquis le cœur du public. La #femme à l’honneur, avec des textes bien écrits accompagnant cette soirée glamour
— Jimbere (@JimbereMag) July 9, 2021
???? Retour en images: https://t.co/JHFEs9PhM1#Burundi #womenrights #genderequality pic.twitter.com/e7fOUbGmTs
Vuga était grand malgré…
A vrai dire, le festival Vuga a durée deux mois et demi. Du 26 avril, la course était lancée. Au total, 4 ateliers, 4 résidences, 3 scènes itinérantes et 7 soirées formaient la programmation de départ. Un peu que dalle, annulation après annulation, certaines soirées ont été retirées de la liste.
La soirée Gitega parle prévue le mardi 6 juillet sera annulée, suivra la soirée Slam Musique. Les 8 nationalités prévues sont réduites à trois : Burundaise, Congolaise et Sénégalaise. Deux ateliers et 2 résidences, trois scènes itinérantes et 4 soirées gagneront le terrain. Une félicitation à Jewe slam car le peu accompli a été d’une grande influence. Les soirées avaient un décor à désirer, Vyinshi bibi birutwa na bike vyiza !
Et si Vuga n’existait pas !
Sans cette édition, le slam serait peut-être encore cet art oratoire peu connu par les burundais et qui apparemment serait destiné aux jeunes sans culture. Mais la soirée du 11 juillet au bord du Lac, affirma le contraire. Comme pour répondre à la question posée lors de la première édition, Vuga Festival II consacra cette soirée à la culture burundaise. Un groupe de chanteurs utilisant l’ikembe, l’umwironge et l’umuduri agrémenta la soirée. Torobeka conta sous les cordes de l’inanga le fameux » Umugabo Mubu ». Par après la directrice artistique du festival, Elodie Diane Nishimwe a.k.a Elodie Diaz se transforma en conteuse accompagnée par l’inanga du Vieux Torobeka.
Une autre particularité : ce festival a pu s’associer à d’autres arts tels que la danse avec le groupe Iwacu, le rap accompagnant les slameurs dans les scènes itinérantes 100% en swahili et en kirundi et la comédie des stand-uppeurs de Now Comedy Club et du Clan des Humoristes. « Je suis très heureuse de recevoir aujourd’hui des feedbacks des gens à qui nous avons demandé des financements. Ils nous félicitent de notre accomplissement et veulent s’associer à nous pour la prochaine édition. » Dixit la directrice artistique. En fin de compte, avec Vuga Festival, les slameurs de l’association Jewe slam ont emporté le public dans leur barque. Depuis Vuga I à Vuga II, le Burundais a appris ce nouveau courant artistique et peut dire aujourd’hui qu’il comprend ce qu’est le slam. Bravo à l’équipe !