« Slam y arrive », ou encore « slam ira loin », slogans que les slameurs aiment brandir à la fin de leurs récitations et dans les hashtags retrouvés dans leurs publications sur les réseaux sociaux. Mais, le slam était-il vraiment au rendez-vous cette année ? Quelques éléments du bilan …
Les cartes ont été redistribuées dans le monde de l’art. Le « bébé » né en 2009 avance à pas de géant. Avec une fière allure aux côtés des autres domaines comme le théâtre, la bataille a néanmoins été longue, A l’image de cette année, les slameurs sont sortis des sentiers battus, ont fait feu de tout bois pour toujours innover.
L’année a été très chargée pour les amoureux des mots. Et s’il fallait la résumer, il conviendrait de le faire en 3 grandes parties, avec comme principal repère le Vuga Slam Festival
L’avant « Vuga Slam Festival »
Les trois premiers mois de l’année n’étaient pas aussi animés que ça : des scènes Slam à l’accoutumée et boom !!! Avril arrive avec son Babel Scène Slam, un de ces spectacles qu’on n’oubliera pas de sitôt. Prince Charmant Iradukunda à l’origine de l’idée explique la genèse : « Tout part d’un simple constat, notre public n’est pas francophone uniquement, alors que parmi nous slameurs il y a ceux qui savent slamer en d’autres langues. Et hop on a commencé nos préparations de 17 jours sans relâche. On a fait recours à des formateurs pour aiguiser et savoir transmettre les émotions à travers des langues qu’on exploitait pour la première fois, et en avril on relançait la scène Slam. Le public a adoré. On s’en félicite ».
Vuga Slam Festival, la traversée de la mer
Le projet d’un festival que concoctait le collectif Jewe Slam depuis plus d’un an entre dans sa phase pratique. Les slameurs venus du Burundi, Cameroun, RDC, France, Madagascar, Tchad et Allemagne vont se rencontrer à Bujumbura du 03 au 06 juillet 2019. Un événement culturel riche en couleurs qui va mobiliser tout Bujumbura sur cet art.
Et pour rappel, il a été précédé par une formation de 3 jours en écriture, photographie et gestion des réseaux sociaux animée par des grands noms comme le slameur Français Rouda, la sénégalaise Lydol (nominée pour le Prix Découvertes RFI 2019), Caylah, la Malgache, et Alain Horutanga blogueur du collectif Yaga pour la gestion des réseaux sociaux.
En marge de ce festival Ézéchiel Ndayizeye qui est un des pionniers du slam au Burundi déclara : « En 2009, on était une bande de potes qui se réunissaient pour scander des textes, on ne s’attendait pas à ce que dix années plus tard, le Burundi réunisse autant de pays au nom du Slam. »
L’après Vuga
Au sortir de Vuga Slam Festival, ses adeptes ne sont pas allés dormir sur leurs lauriers. Sachant que la barre était désormais placée très haut et que tout le monde les attendait au tournant, les slameurs ont continué à porter la flamme. Ce challenge, les slameurs l’ont pris à bras-le-corps. Il fallait profiter des acquis du festival. Dans la foulée, deux scènes Slam ont été orgnisées, avec toujours des innovations au rendez-vous. C’est ainsi que le collectif va introduire le concept de Slam-débat où les slameurs débattent frontalement avec leur litanie de mots sur fond d’un thème préalablement choisi. Deux sessions Slam signées Huguette Izobimpa et Audry Carmel, suivront.
« Au regard des performances, il n’y a aucun doute que les slameurs ont artistiquement progressé. » Soulignera un fan à la fin d’une des scènes slam post-vuga. Et Prince Charmant Iradukunda, chargé de la communication du collectif Jewe Slam, d’ajouter : « Les ateliers et les scènes organisés dans le cadre du Vuga Festival nous ont faits franchir un autre cap. Aujourd’hui, on doit travailler comme des professionnels ».
Une obligation que le collectif entend rendre effective à l’aube de cette année qui verra sûrement l’inauguration officielle de leur propre bureau et l’enregistrement du collectif Jewe Slam à l’API.
Il est aussi question de travaillaer en concert avec les clubs de slam de l’intérieur du pays.Comme quoi 2020 s’annonce prometteur.