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Nounou, ou synonyme de la soif  éternelle

Ngozi, 20 heures, cette soirée de mi-juillet. Pendant que des étudiants finalisent leurs sessions, c’est aussi le temps de gukosora, corriger… Corriger les examens par «la Sainte mousse ».

 Tout part d’un appel. Elvire* appelle son amie de la fac. Cette dernière, Nounou*  partie rendre visite à  des parentés, ou du moins voir si leur frigo ne garde pas  une bouteille en train de congeler, décroche. «T’es où, toi ? Viens qu’on partage un verre. »

Le rendez-vous est vite accepté puis fixé. Reste à choisir entre les bars chics conventionnels et moins mouvementés, et ceux de moyen standing où l’odeur d’une brochette  de chèvre bien grillée met de la salive à la bouche. De plus, l’ambiance est toujours de mise pour réchauffer ces « Bujumburiens » qui, entre deux examens, font la fête. Sans trop de tapage le deuxième choix l’emporte. «Faut que nos invités découvrent la cuisine de Ngozi », murmurent-elles.  Ils sont 6 (2 garçons et 4 filles).

Le temps de quelques blagues et frivolités pour faire connaissance, histoire de ne pas  gâcher la soirée, un serveur débarque. En un tournemain, la table de six dont trois garçons et trois filles  est vite remplie de bouteille de bières.

«La bière, une affaire de famille»

 Nounou prend son Amstel, la grande, et la sirote. Le visage s’éclaire. La prenant au goulot, une gorgée, deux, trois… «Je me sens déjà instruite… » lance-t-elle dans un fou rire. “Je ne suis pas un  poisson encore moins un  crapaud pour boire de l’eau… la bière est mon seul remède», se targue le quart de siècle en âge.

Entre deux gorgés, Nounou ne s’empêche de lancer des piques à un garçon de la même table qui sirote tranquillement sa limonade : «Je ne peux même pas te faire des bises, je risque d’attraper le diabète ».

 Étudiante à l’Université de Ngozi, Nounou affirme non sans gêne avoir consommé sa première bière à l’âge de 12 ans. «Chez nous à Bujumbura, nous avions un débit d’alcool et lors de ma 12e année d’anniversaire, mes tantes et moi avons partagé une bière. Ce jour-là, j’en ai consommé trois  bouteilles pour passer le baptême de feu ».

C’était parti. «La bière et moi faisons désormais bon ménage. L’un ne peut quitter l’autre. Actuellement, je peux boire jusqu’à 10 bouteilles… ou tout un casier quand je suis avec des amis cool», se targue-t-elle.

Seul embarras, Nounou s’est déjà retrouvé dans un lit d’un homme sans savoir comment elle y a atterri : « Heureusement que mes amis me respectent sinon j’aurais déjà commis l’irréparable ».

 

 

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