Plus de 85% des élèves interrogés, issus d’un échantillon de 10 écoles sélectionnées dans les directions provinciales de Karusi et Ngozi, ont manifesté une mauvaise santé mentale, tandis que seulement 8% étaient en bonne santé mentale, selon le professeur Léandre Simbananiye, psychologue et enseignant à l’Université du Burundi.
Sous le haut patronage du ministère en charge de l’éducation et celui en charge de la sante, la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Éducation de l’Université du Burundi a organisé, à travers son Centre de Recherche et d’Intervention pour le développement individuel, communautaire et social (CRISIS), un atelier de restitution et de validation des études sur le « lien entre la vulnérabilité psychologique et les difficultés d’apprentissage scolaire ». Cet atelier s’est déroulé ce 6 décembre 2024 dans les enceintes de l’Institut National de Sante Publique du Burundi en Mairie de Bujumbura.
Selon le psychologue Léandre Simbananiye, les facteurs d’une augmentation des échecs qui se manifestent en milieu scolaire sont nombreux dépendamment de l’environnement des enfants. « Les problèmes communautaires, tels que les traumatismes familiaux, les conflits fonciers, l’emprisonnement injuste de proches, la pauvreté, les problèmes d’humeur, les intimidations, les conflits entre parents, la maltraitance et/ou la discrimination sociale, perturbent la santé mentale des enfants et entravent leur évolution en milieu scolaire« , a-t-il signalé.
Renforcer les cantines scolaires…
Par conséquent, certains des enfants maltraités commencent à manifester des comportements étranges comme l’insomnie, la désobéissance, la brutalité, l’école buissonnière, etc., explique-t-il, d’autres consomment des drogues disant qu’elles les font oublier les problèmes, or ces drogues abusent de leur santé mentale et de leur cerveau d’apprentissage.
Appuyée par des avis des participants de cet atelier, cette étude recommande le ministère en charge de l’éducation de mettre en place des formations à la communauté, aux médecins, aux parents, aux enseignants et aux élèves pour la sensibilisation de la santé mentale. Il faut aussi étendre les cantines scolaires au maximum d’écoles dans le pays, pour que les enfants économiquement vulnérables se sentent à l’aise en milieu scolaire.
Il faut enfin des activités ludiques qui vont occuper les enfants pour qu’ils arrêtent de penser aux problèmes stressants, avec la mise en place d’un service scolaire qui s’occupe de la santé mentale.
Le Professeur Claver Nijimbere, directeur général de la science, la technologie et la recherche dans le ministère en charge de l’éducation, a rassuré que le gouvernement va organiser, à partir des deux ministères ci-haut mentionnés, une table ronde avec les partenaires pour relever ensembles les solutions et mettre en œuvre les recommandations.