On peut vivre sans connaître Menyumenyeshe. Mais quand on a la chance de le connaitre, on peut difficilement s’en passer. Ce projet a carrément transformé les relations entre la population et l’administration à la base à Mitakataka. Le chef de zone nous dit comment.
« Depuis que le projet a démarré, après avoir suivies quelques formations, j’écoute désormais les femmes de la même façon que les hommes. Bien encore, je réserve une attention particulière aux jeunes pour bien les comprendre et mieux les aider », répond spontanément Jean Nibitegetse, Chef de zone Mitakataka à la question de savoir la manière dont Menyumenyeshe a influencé sa façon de gérer les affaires de la communauté.
Tout faire pour le bien-être des jeunes de Mitakataka
M. Jean revient sur le fait que l’administration doit travailler main dans la main avec les parents pour le bien-être des jeunes qui sont l’avenir du pays. Cela, il s’efforce de le répéter dans les réunions qu’il tient avec ses administrés ou quand il traite des affaires de la communauté. La question de l’avenir ne le préoccupait autant avant car il pensait que c’est aux parents de s’en occuper. Ce quadragénaire qui est à l’aise avec le jeu des questions-réponses insiste aussi sur le fait que les litiges liés notamment aux grossesses ont sensiblement diminués avec le début de Menyumenyeshe, signe selon lui, que la population prend au sérieux les enseignements de ce projet à travers les sketches et les chansons joués par les jeunes que certains ne prenaient pas au sérieux au départ.
« L’éducation des enfants incombe aux deux parents »
Il n’ya pas longtemps, quand une fille tombait enceinte, le mari s’en prenait à la femme qui était considérée comme responsable de l’éducation des enfants. On entendait les hommes dire ‘’umukobwa wawe wamureze nabi none raba’’ (tu as mal éduqué ta fille est voilà le résultat’’ et cela engendrait les conflits familiaux qui finissait chez-moi. Des fois le mari aller jusqu’à chasser sa femme. Aujourd’hui on dit aux hommes d’arrêter ces bêtises. L’éducation des enfants incombe aux deux parents, et Dieu merci, beaucoup l’ont déjà compris, ce qui facilite notre travail. C’est entre autre un acquis de Menyumenyeshe ».
Bientôt Menyumenyeshe dans les localités de Muyange et Gatura
In fine, le Chef de zone Mitakataka n’hésite pas à dire que les acquis de Menyumenyeshe ne sont pas une utopie, d’ailleurs il se dit convaincu que même demain ou après-demain, si par malheur, les partenaires de ce projet se retiraient, il prendrait peut-être une autre forme mais continuerait sûrement. C’est d’ailleurs pour cette raison que cet administratif travaille inlassablement à l’extension du projet aux localités qui ne sont pas encore atteintes comme Muyange, Gatura et ailleurs. M. Jean est conscient qu’il ya encore beaucoup à faire pour que les enseignements de Menyumenyeshe atteignent plus de monde. « Ça ne fera que du bien à mes administrés mais aussi à tout le pays », dixit le Chef de zone Mitakataka.