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Vuga Festival: après le slam, la photo!

Jusqu’à fin août 2019 seront exposées à l’Institut Français du Burundi (IFB) les images sur la première rencontre internationale au Burundi autour du slam. Le vernissage tenu dans la soirée de ce 30 juillet a été une occasion d’échanger sur les projets futurs du collectif « Jewe Slam »

On croyait avoir fini avec eux. Pendant trois jours, ils ont célébré leur art oratoire, et les croiser encore sur les terres de la photographie, n’est pas de nature à laisser indifférent. Du moins quand le concept en vertu duquel le slam et la photo seraient deux arts complémentaires vous est étranger. Ces vers couchés en bas d’une image qui montre le photographe tunisien basé en Allemagne Slim Harbi en plein atelier en disent long : « Il y’a une image dans chaque mot activé, dans chaque verbe conjugué, il y’a un visage, des yeux ».

Cette exposition, c’est aussi un retour vers le passé. Chaque activité ayant marqué le festival a droit à un cliché: « C’est pour que ceux qui n’ont pas pu être avec nous pendant les trois jours puissent voir ce que l’on a fait, et pourquoi pas faire revivre ceux qui y étaient ces moments qui, nous croyons, étaient magiques », a expliqué Prince Charmant Iradukunda, directeur du Vuga Festival dans son propos d’ouverture du vernissage.
De quoi faire réagir une personne présent dans la salle d’exposition de l’IFB qui se la joue humoriste en demandant : « Ce n’est donc plus vuga (parle), c’est raba (regarde) ? »

Les yeux vers le passé pour mieux voir l’avenir

Si cette exposition est plutôt rétrospective, elle est aussi intimement liée aux projets futurs du collectif « Jewe Slam ». Empruntant la formule à Neil Armstrong marchant sur la Lune, le slameur Serges le Griot a qualifié la première édition de Vuga festival d’« un petit pas pour le collectif, mais un grand pas pour la société burundaise ».

Et pour matérialiser ce « grand pas », Jewe Slam a annoncé l’imminence du championnat national de slam-poésie. Ce dernier révélera celui ou celle qui marchera dans les pas de Izobampa Huguette en défendant les couleurs nationales dans la 2ème édition de la Coupe d’Afrique de slam qui se déroulera en Ethiopie l’année prochaine.

Les sponsors locaux brillent encore par leur absence

Mais le chemin n’est pas dépourvu d’embûches. « Pour organiser de tels événements, il faut avoir une bourse bien garnie, et c’est un grand défi pour nous. Les entreprises locales nous snobent, peut-être craignent-ils de sponsoriser un événement organisé par des jeunes », tente de trouver une explication Prince Charmant Iradukunda qui a tout de même loué le soutien du collectif des blogueurs Yaga qui « a été avec nous de la conception à la réalisation du projet ».

Heureusement pour eux, il y’a les coopérations suisse et française qui jouent les pompiers. Au delà même du financier. Stéphanie Soleansky, ex directrice déléguée à l’IFB – qui a eu droit à une ovation pour avoir pu réunir les slameurs qui étaient éparpillés dans divers groupes en ce qui devint Jewe Slam – a intégré le collectif dans une formation organisée par sa boite « MOov’On Arts Africa » en projet de gestion et management des projets culturels. Une aubaine pour cette jeunesse qui rêve de rouler un jour sur ses propres fonds.

Présent dans ces cérémonies, Thierry Dieuleveux, directeur de la coopération et action culturelle à l’ambassade de France au Burundi et aussi directeur de l’IFB, a vanté les mérites des slameurs burundais et a réaffirmé le soutien des institutions qu’il représentait.
Vivement que les locaux les emboîtent le pas et y ajoutent aux Euros un peu de Francs burundais…

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