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Vuga Slam Festival: la jeunesse s’en va-t-en guerre contre les maux avec les mots

©Jimbere | Les organisateurs du festival lors de la conférence de presse ce 3 juillet à l’IFB

Du 3 au 6 juillet, le collectif Jewe Slam organise à Bujumbura le premier festival de slam-poésie appelé « Vuga » (« Parle », en kirundi), qui réunira des slameurs venus du Burundi, Cameroun, RDC, France, Madagascar, Tchad et Allemagne.

Le slam ? « Ce sont des mots pensés pour panser les maux », glisse par un jeu de mots un slameur portant fièrement un T-shirt blanc flanqué du visuel de ce festival. « Ou disons que c’est une arme et que les mots sont ses cartouches », tente de compléter son camarade d’en face. En cette pleine guerre de définitions, soyons du côté de ceux qui optent pour la trêve. Le slam, cet art oratoire né aux Etats-Unis «dans un petit bar de Chicago que fréquentait souvent El Capone», précise avec un air amusé Rouda, slameur français qui a fait lé déplacement de Paris, connait un succès fulgurant depuis quelques années dans la jeunesse bujumburoise, et petit à petit de l’intérieur du pays.

Ezéchiel Ndayizeye, un des pionniers de la discipline sur terre burundaise reste coi d’admiration devant cette progression en moins d’une petite décennie: «En 2009, nous étions juste une bande de potes qui se réunissaient pour scander des textes, on ne s’attendait pas à ce que dix années plus tard, le Burundi réunisse autant de pays au nom du slam.»

Vuga, ou quand la jeunesse se réapproprie son récit

«L’expression est un art » est le leitmotiv qui accompagnera toutes les activités de « Vuga ». Raconter les rêves, les déceptions, les coups de gueule et coup de cœur, tel sera le menu: « Avec les différentes activités qui rythmeront le festival, des thèmes spécifiques seront traités avec cette grande liberté qu’offre le slam. Les publics pourront partager leurs ressentis », a précisé Prince Charmant Iradukunda, président dudit festival dans la conférence de presse.

Pour donner crédit à cette perspective, Cayla, une slameuse malgache, est revenue sur un concept qu’elle développe sur la Grande Île, la slamothéraphie: « Je réunis des personnes en difficulté de tous bords. Les enfants en situation de rue, les mères précoces, voire même les prostituées, pour qu’elles puissent faire face à leurs situations grâce aux mots, loin des jugements moraux qu’ils essuient au quotidien. »
Cette approche que prône celle qui se qualifie de « slamtrotteuse » au travers des festivités autour du slam dans lesquelles elle a participé de part le monde, la jeunesse burundaise en profitera aussi.

Huguette Izobampa, la tenante du titre du championnat national de slam et qui est arrivé jusqu’en quart de finale de la Coupe d’Afrique du Slam – eh oui, il y’ a de ces coupes d’Afrique où l’on arrive loin ! – y croit dur comme fer: «Ce festival est une grande vitrine pour les jeunes slameurs burundais qui peuvent y trouver des opportunités de rencontrer leurs pairs venus d’autres horizons culturels, et s’enrichir.»
Et avec un programme bien plus riche qu’éclectique, on est bien parti pour trois beaux jours sur la planète Slam.

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