« Uwimbuye ikigega c’amagara ntabura ic’amasaka »: celui qui préserve la santé ne peut manquer de bonnes récoltes au champ. Cet adage rundi rappelle que nos ancêtres percevaient le lien direct entre la santé et le développement durable. Selon l’OMS, la santé est définie comme “un état de complet bien-être physique, mental et social”. Une vision holistique qui nous encourage à situer la santé mentale dans un contexte global.
Un rapport d’enquête de base du Programme d’intégration de la santé mentale dans les services de santé primaires, dans les provinces de la Mairie de Bujumbura, Gitega, Ngozi et Rumonge, en 2019, par le Ministère de la Santé Publique et de la lutte contre le SIDA, a montré que « 64,5% de la population manifeste un mal-être psychologique, tandis que 47,5% connaissent un épisode de trouble plus sévère. »
Le Burundi a fait des progrès significatifs dans la consolidation de la paix et la réduction de la violence. Mais comment faire en sorte que les enfants nés après des conflits ou des violences, ne soient pas affectés par un traumatisme intergénérationnel?
Par définition, un traumatisme intergénérationnel se produit lorsqu’un traumatisme subi par une génération est transmis aux générations suivantes, affectant leur santé et leur bien-être.
Dans le contexte burundais d’après-crise, où l’on rencontre des enfants issus de couples ethniquement mixtes nés dans un environnement de discrimination, où la perte des siens, des biens suite à des catastrophes naturelles ou à des violences physiques, laisse des séquelles, quelles sont les solutions à mettre en route pour assurer le bien-être des générations présentes et futures?
Nous avons décortiqué la situation avec les communautés de Cankuzo, Bujumbura, Makamba, Ruyigi et la Mairie, sous le regard des experts, notamment dans les domaines de la santé mentale et de l’histoire. Nous avons parcouru la santé mentale avec ses différents aspects pour faire comprendre son immensité, et non pour la réduire faussement, par amalgame, à la maladie mentale.
Soit dit en passant, saluons les efforts du Gouvernement dans ce domaine. Nous avons un Service national de Santé mentale intégré au sein du Ministère de la Santé Publique. De 2021 à 2022, grâce à la Coopération Suisse, 58 médecins et plus de 450 techniciens médicaux ont été formés pour la mise en œuvre de la Politique d’intégration des unités psychiatriques dans les hôpitaux publics burundais.
À cela s’ajoute une formation continue à l’étranger de 24 psychiatres, avec comme condition dans le contrat de s’engager au retour, à temps plein, dans les structures de santé publique du Burundi pendant au moins trois ans.
À souligner également l’émergence d’une série d’entités de prise en charge, dont le Centre de la fondation Umugiraneza à Ngozi, qui se sont ajoutées au Centre Neuropsychiatrique de Kamenge et ses antennes à Gitega et Ngozi.
Dans cette édition papier du Magazine Jimbere, nous reviendrons sur la richesse de notre culture, qui a favorisé le vivre ensemble, l’apport de Jimbere dans la promotion de l’éducation comme les échanges sur Twitter Space, à la radio ou dans les clubs scolaires, la sensibilisation à la promotion des personnes vivant avec handicap, etc.
Une lecture qui, sûrement, vous motivera à aller de l’avant! Ja-imbere! ▶️ À feuilleter sur cette page