Une première dans l’histoire du slam burundais: ce 20 avril se tenait le championnat national de la discipline, et c’est la jeune Huguette Izobampa qui l’a remporté. Elle représentera le Burundi à la Coupe d’Afrique de slam qui se tiendra au Tchad en novembre prochain.
Si le jury avait donné un autre nom que celui d’Huguette pour la première place, il y aurait eu émeute dans la salle bondée de l’Institut Français du Burundi, qui abritait la finale du championnat national de slam. Le président du jury,Joseph Mukubano, président l’Association Burundaise des Enseignants de Français, qui s’était promis de se prêter au jeu de faire durer le suspense, s’est vu obligé d’annoncer illico le nom de la gagnante, tant le public scandait en chœur « Huguette, Huguette, Huguette ».
Sourire aux lèvres, la désormais championne nationale et représentante du Burundi à la Coupe d’Afrique de slam s’en est allée recevoir son trophée, belle coupe accompagnée d’une oeuvre d’art offerte par la miss Burundi 2017, marraine de l’événement.
Etudiante, cette native de Ngagara, aînée d’une fratrie de six enfants se déclare « amoureuse des mots depuis sa tendre enfance ». Une inclination catalysée quand elle a rencontré le slam, étant alors élève au Lycée du Lac Tanganyika. Depuis, tel un gladiateur aguerri, elle manie les mots comme une glaive dans l’arène du slam burundais. Un art dans lequel elle excelle avec brio: ses textes abordent autant les maux sociaux que la condition humaine, n’hésitant pas à l’interroger l’économie, la société, la politique ou encore la culture burundaise.
La jeune fille de 23 ans, étudiante en communication et patronne du collectif « Yetu Slam » de sa création en janvier 2016 jusqu’en mai 2017, avec à son actif des scènes ouvertes, des ateliers et le championnat dans les établissements scolaires, s’est aussi découvert une passion pour le théâtre, jouant notamment dans la pièce « Tais toi et creuse » lors du dernier festival de théâtre Buja Sans Tabou.
Quant à la grand-messe du slam au niveau continental qui l’attend, il n’y a pas plus optimiste que notre Huguette. Elle refuse de voir le verre à moitié vide. Championne d’Afrique de slam? « Pourquoi pas? Pour y arriver la seule clé est un travail sérieux et ne pas dormir sur mes lauriers », scande-t-elle.