4 février, Journée mondialement dédiée au cancer. A Bujumbura, elle a été célébrée sous le thème « Je suis et je vais ». L’occasion pour le Collectif des associations actives dans la lutte contre le cancer de rappeler que la maladie n’est pas considérée à sa gravité …
« C’est une maladie des riches, d’autres diront qu’elle n’attrape que les malchanceux, ou des vieux. Ils se trompent beaucoup. Le cancer est un danger public, qui n’épargne personne », s’indignera la Représentante de l’APAC (Association de Personnes Atteintes du Cancer, APAC). Puis d’aborder la galère des « malchanceux » : « Tout d’abord, les médecins te cachent la vérité. Souvent, ils ne communiquent pas aux malades sur leur état de santé alors que s’ils sont mis au courant plutôt, avant que leur état s’aggrave, un traitement serait possible. Et une fois le mal connu, il vient le plus grand des problématiques : celui de trouver les médecins qualifiés. On n’en a pas à tous les coins des rues. Le recours reste de sortir du pays, ce qui coûte les yeux de la tête. »
Dr Jean Marie Harimenshi de de l’association « Bujumbura Pathology Center », une structure qui s’occupe du dépistage et du diagnostic du cancer abordera dans le même sens, montrant quelques statistiques. « Tenez. Sur 351 cas reçus, 130 patients sont cancéreux, dont 32% souffrant du cancer colorectal, et 26%, du cancer de l’estomac. Et ce qui est déplorable, c’est le rythme de dépistage qui n’évolue pas. Il y’en a même qui sont gratuits, comme le cancer du col de l’utérus, mais qui ne sont pas pour autant faits ». Et d’interpeller le public au dépistage massif pour plus de prévention.
Quelques précautions à prendre…..
Dr Gabriel Nahayo de l’association « Burundi Activity Against Cancer », cancérologue et spécialiste en gynécologie, fait l’état des lieux de cancers fréquents au Burundi. Pour les femmes, le cancer du col de l’utérus est le plus répandu, suivi du cancer du sein, tandis que pour les hommes, il s’agit du cancer de la prostate. D’autres cancers dont celui de la peau (la Kaposi), et le cancer colorectal (le cancer du gros intestin), font également rage. Pour y prévenir, il proposera par exemple la non-consommation du tabac, le sport quotidien, une alimentation saine (éviter de préférence le gras en grande quantité), et la consommation modelée de l’alcool.
A la fin, tous les participants convergeront vers une même idée : il serait temps, si ce n’est pas tard, que la prévention et traitement du cancer soit mis parmi les priorités du Gouvernement car la réalité montre que le cancer est un grand défi de danger public à ne pas prendre à la légère.