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La boxe: une discipline qui s’affirme, bien qu’orpheline

Ce samedi 9 mars, la FFB (Fédération Burundaise de Boxe) organisait le championnat national pour la sélection de l’équipe qui défendra les couleurs du pays aux Championnats de la Zone 3 au Gabon, le mois prochain, qualificatifs pour les Jeux Africains prévus au Maroc en août 2019.

Au menu, 9 combats: 8 pour la catégorie masculine et un pour la catégorie dame. Ce dernier a apposé Ornella Havyarimana (8ème au classement mondial dans la catégorie AOB et championne de l’EAC dans la catégorie des moins de 54 kg) à une ressortissante congolaise. Un duel qui s’est soldé par la victoire de la Burundaise.
Au terme de la compétition, 8 jeunes hommes et Ornella Havyarimana ont été retenus pour représenter le pays aux Championnats de la Zone 3 qui se tiendront en avril prochain au Gabon.

La boxe, un sport peu médiatisé …

« Étant pris pour sport violent par bon nombre de Burundais, la boxe n’a jamais eu de notoriété dans notre société. Cela s’explique par son absence dans les milieux scolaires alors que ces derniers constituent l’un des canaux les plus sûrs pour promouvoir une discipline sportive » fait remarquer le président de la FBB, Eric Ndayishimiye.
Voilà pourquoi d’ailleurs la rencontre a été ouverte par une démonstration des enfants futurs boxeurs, chacun recevant un certificat de participation au terme des exercices.

Introduite au Burundi en 1965 par Alexandre Tchibango (boxeur congolais), la boxe n’a presque jamais dépassé les milieux swahilis : tous les clubs de boxe existant au pays sont issus de ces derniers.
Et suite à ce manque de popularité, ce sport est hanté par plusieurs problèmes, le manque de moyens financiers étant le principal: « Le staff de la fédération se démène à lui seul alors que ses seuls quatre membres sont financièrement limités », explique Ndayishimiye.

Des atouts

Fière d’avoir représenté le Burundi en Inde aux Championnats du monde en novembre dernier, Ornella Havyarimana relate dans quelles conditions s’est déroulée sa participation : « La fédération ne pouvant pas supporter les frais, j’ai fais recours à mes amis qui ont eu confiance en moi et ont payé, avec mon coach, les billets d’avion ainsi que le frais de séjour. Vous savez ? Je suis fière d’avoir honoré ma chère patrie en me classant 8ème mondiale dans la catégorie des moins de 54 kg. »

Profitant de l’occasion, elle remercie ces bienfaiteurs et interpelle les pouvoirs publics ainsi que toute personne capable de soutenir l’équipe nationale de boxe pour qu’elle participe aux prochains rendez-vous continentaux: «Les problèmes financiers ont souvent été un obstacle pour notre participation dans ce genre de compétitions. Le fait que j’ai pu me classer parmi les premières malgré les multiples contraintes financières et autres, prouve que la boxe regorge de talents. Je crois que nous méritons une chance», implore-t-elle.

Parmi les grands soucis de la FBB: la fédération n’a pas de locaux. Elle dispose d’un seul ring, lui-même en piètre état. Ensuite, il y a un manque criant de matériel d’entrainement, de protections pour les boxeurs, et entraîneurs certifiés par l’Association International de la Boxe (AIBA) suite au manque de moyens pour participer dans les formations. Seul le président de la FFB est certifié par l’AIBA.

Malgré les défis financiers enregistrés, le président de la FBB ne compte pas baisser les bras. Il fait savoir quelques axes pour le développement de cette discipline au pays que la FFB compte mettre en place : « Dans les perspectives, nous comptons décentraliser nos actions dans tous les quartiers des provinces du pays en multipliant les centres d’encadrement des enfants ainsi que des formations pour leurs encadreurs ».

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