A l’ère où la vision est tournée vers le numérique, force est de constater que pas mal d’institutions étatiques n’alimentent pas suffisamment leurs sites web respectifs. Un comportement qui ne va pas sans conséquence.
« Je manque des informations nécessaires en rapport à un poste vacant sur le site web. Les informations que j’ai eues via un groupe WhatsApp m’ont rendu perplexe », raconte Jules, un jeune rencontré en mairie de Bujumbura, essayant tant bien que mal de trouver des informations complémentaires par rapport à un avis d’appels d’offres sur un site web d’une institution étatique.
L’inaccessibilité des informations sur des sites web de différentes institutions étatiques est devenue monnaie courante. Pire encore, beaucoup d’entre eux ne disposent presque pas d’informations pratiques comme des guides que peuvent utiliser des visiteurs afin compléter par exemple certains formulaires.
Des conséquences qui en découlent
Un site Web est une vitrine de communication et d’information. Il devrait y figurer des informations non seulement de consommation mais aussi des informations qui provoquent le débat des visiteurs. De manière concrète, un bon site Web doit permettre de connaître une organisation, sa raison d’être, ses activités et d’autres informations pratiques.
Pour Dr Yves Ndayikunda, spécialiste en sciences de la communication, la première des conséquences d’un site web non actualisé est de perdre la crédibilité auprès des visiteurs : « Lorsque les gens visitent votre site web et qu’ils trouvent qu’il n’est pas régulièrement alimenté, ils ne le visitent plus. Malheureusement un site web non visité perd sa raison d’être et cela affecte beaucoup l’image de votre institution. »
Pour ce spécialiste, il importe de mettre en place des sites web qui permettent à ce que les gens aient l’information et que celle-ci soit dynamique : « Ceci attire davantage les visiteurs et ces sites web deviennent des sources crédibles d’informations. »
En outre, indique-t-il, au moment où le gouvernement du Burundi est entrain de redynamiser les relations avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux, il est plus qu’urgent que les ministères et autres institutions étatiques soignent leur communication et leurs sites web pour une image positive et rassurante. « Actuellement pour vous croire, généralement les gens passent par votre site Web pour se faire une idée de qui vous êtes, ce que vous faites et ce dont vous êtes capables de par les informations en lien avec vos réalisations », souligne-t-il
Le portail « Isoko » pour rectifier le tir
Lors de l’atelier de vulgarisation du portail internet d’accès aux informations et autres formulaires relatifs aux différentes procédures administratives dénommé «Isoko» tenu le 23 décembre 2021, à Bujumbura, Thaddée Ndikumana, Ministre de la Fonction publique, a indiqué que ce portail a, entre autres objectifs, de faciliter la gestion professionnelle de l’emploi et des compétences, la modernisation de l’administration publique par l’utilisation des technologies de l’information et de la communication, le renforcement des relations de proximité avec les citoyens, etc.
En outre, il a fait savoir que le portail Isoko va également permettre aux citoyens burundais d’accéder aux informations et autres formulaires relatifs à diverses procédures administratives via divers terminaux comme les ordinateurs, les smartphones afin de télécharger les formulaires requis pour demander différents documents administratifs et trouver des informations en vue de l’accès aux services concernés pour le dépôt des dossiers.
Le ministre Thaddée Ndikumana a également précisé que son ministère va collaborer avec tous les autres services des différents ministères dans le but de rendre public leurs services : « C’est un portail qui a une grande opportunité pour les utilisateurs. Tous les citoyens s’y ressourceront car il englobera les services de chaque ministère. »
Comme suggestion, Dr Yves Ndayikunda propose que les chargés de la communication des ministères et autres institutions étatiques fassent régulièrement un monitoring de leurs sites web pour convaincre leurs leaders par des faits ou des statistiques : « Par exemple faire des statistiques des personnes qui visitent leur site Web ou les commentaires par rapport aux publications. »
Pour lui, si le nombre de personnes qui visitent ces sites est important et que les débats correspondent aux missions du ministère ou d’une institution, les leaders pourraient investir pour les rendre davantage dynamiques car ils vont contribuer à l’atteinte de leurs objectifs.