Parler de l’éducation pour un comportement sexuel et reproductif responsable des adolescents et des jeunes englobe bien nombre de sujets comme la gestion de la sensible phase de puberté, l’amour, les sentiments, les émotions, la famille, etc. Voici donc l’objectif global du programme Menyumenyeshe : contribuer à l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive des jeunes de 10 à 24 ans.
Au banc de l’école, en matière de santé sexuelle et reproductive, les jeunes filles sont les plus exposées. Pour rappel, le nombre de grossesses non désirées en milieu scolaire ne cesse d’augmenter : en moyenne à 1.200 en 2012, il est passé à 1.800 en 2018 (Mineduc). Plusieurs causes étant avancées pour expliquer le phénomène, parmi elles, deux sont jugées principales : l’absence de dialogue entre parents et enfants et la non-implication des acteurs de la chaîne éducative.
Pour cette raison, le consortium constitué par le Cordaid, Care International Burundi et l’UNFPA, qui conduit le programme sur tout le territoire du Burundi introduit l’AGE dans les écoles : « Malgré les avancées du programme, des défis ne manquent pas pour sa pérennisation comme la faible proportion d’élèves touchés , les écoles poussées par les ONG pour mettre en place le programme et dépendant de ressources externes, un personnel de l’école formé sur le programme extrêmement réduit, ou encore, les fréquentes initiations de projets à petit échelle relativement coûteux, … », mettra en évidence Rose Sinamenye, Encadreuse provinciale au sein du programme à Muramvya, lors de l’ouverture d’un atelier de sensibilisation sur l’implémentation de l’AGE dans les écoles, du 25 au 27 mars 2020 à Kiganda.
Avec comme participants, les représentants des élèves, les responsables communaux et provinciaux de l’éducation et de la santé, l’administration locale, les parents, les leaders religieux locaux, …, l’objectif de la session était l’identification de tous les acteurs de l’environnement (interne et externe) afin d’évaluer leur degré d’implication dans ce combat pour un environnement scolaire propice, sain, sécurisé et non-violent pour les élèves. Ainsi, avec la méthode, l’école s’approprie la SSRAJ en exploitant les ressources existantes (employés, élèves, matériels, budget, communauté, etc.).
« En résumé, le but de l’AGE est d’atteindre sur chaque école, tous les élèves (10-24 ans) ciblés par le programme Menyumenyeshe. En premier lieu, par une approche participative de tous les acteurs clés, l’AGE permet de cartographier tous les besoins de l’ école et les résultats déjà atteints afin de dégager un plan de travail taillé sur mesure de l’école », expliquera à Rumonge Jérémie Hakizimana , Encadreur provincial au sein du programme, le lendemain dans un atelier similaire, avant de rappeler que le programme quinquennal (2016-2020) entre dans sa dernière année : « Notre souhait est que le programme puisse non seulement continuer, mais aussi s’étendre sur toutes les écoles du Burundi. Pour cela, nous voulons impliquer, tous les acteurs clés internes et externes, avec l’utilisation des ressources de l’école comme point de départ, dans le but de pérenniser le programme. »
Dans cette approche, « l’école est au volant et joue un rôle prépondérant dans la mise en œuvre de l’éducation sexuelle complète. Le rôle des partenaires d’encadrement des écoles (ONG ou administration local) étant de soutenir la mise à l’échelle et le changement systémique en stimulant les échanges et partages entre écoles », conclura-t-il.
Notons que le programme Menyumenyeshe, est financé par l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Burundi, est mis en œuvre par les membres d’un consortium regroupant Cordaid, Care International Burundi et UNFPA en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique et de la lutte contre le Sida, le Ministère de la jeunesse et le Ministère de l’Éducation, de la Formation Technique et Professionnelle, le Ministère de la Jeunesse, des Postes et des Technologies de l’Information et le Ministère des Droits de la Personne Humaine, des Affaires Sociales et du Genre , ainsi que d’autres partenaires locaux. L’ONG Cordaid exécute ce programme dans 8 provinces : Karusi, Cankuzo, Mwaro, Muramvya, Rutana, Bururi, Makamba et Rumonge.