Passe-temps ou réelles opportunités de visibilité pour le Burundi, les jeunes qui représentent le pays dans des compétitions de beauté à l’étranger vendent une image qui nous laisse perplexe….
Pour étayer mon propos, je vais partir des exemples concrets. N’allez pas croire que c’est de la fixation. Du tout. Que Dieu m’en épargne d’ailleurs. Ce n’est juste que par le simple fait que c’est eux les profils les plus visibles à l’heure. Je profite d’ailleurs pour dire que mon raisonnement ne leur ôte rien de leur mérite.
Commençons par la très en vogue Dative Uwimana qui vient de participer au Future Face Fashion World. En effet au début du mois d’avril 2022, Dative Dalor Uwimana sacrée Miss Popularity dans la compétition Miss Burundi 2021 s’envolait pour Antalya en Turquie d’où elle est sortie avec la consécration de Future Faces of the World-East Africa et le prix du Best Catwork Award. Comme à l’accoutumé le monde médiatique s’est emparé de la nouvelle pour la relayer partout. Excellent me diriez-vous et moi je vous dirais plutôt, « allons-y molo molo… »
Très connue dans le monde du showbiz, il n’est pas surprenant de voir des milliers d’internautes sur les réseaux sociaux lui exprimer les vives félicitations. Je parie que beaucoup d’entre eux le font par simple effet de groupe. Soulignons que Dative a déjà été coordinatrice des Miss Career Africa et candidate à Miss University Africa 2020.
En mars 2022, Miss Liesse Délicia Irakoze avait quant à elle annoncé qu’elle avait été élue Miss Golden Tourism 2021 à plus de 2000 votes, rappelons qu’un vote dans cette compétition coûtait 1 dollar américain, une vraie aubaine pour les organisateurs en termes d’entrée en espèce, je dis ça…, plutôt je n’ai rien dit ! Et la pauvre lauréate d’avoir un ruban purement symbolique en guise de récompense. Rien de plus ! « Cette nomination n’était pas destinée à être payée en numéraire mais pourrait servir de tremplin pour un avenir radieux grâce aux nouveaux contacts initiés lors de l’évènement. » a-t-elle tenté de sauver sa face.
Ce n’est pas ces deux-là seulement. Y en a d’autres comme Miss Vaniella Irakoze couronnée Miss Philanthrophy East Africa 2021 en décembre dernier à Abuja, le public n’aura jamais écho du prix gagné et ne se contentera que du couronnement qui, somme toute, ne lui aura servi à grand-chose.
Cas similaire également pour Bellard Nisengwe participant au Mister Africa 2021 à Accra au Ghana glanant au passage les prix du meilleur candidat éloquent et The best Runway.
Avez-vous dit « représenter un pays » ?
Humblement, d’aucuns pourraient se demander si le Burundi serait en manque d’image que quiconque part à l’étranger en compétition s’érigerait d’office en « représentant du pays » ? Qui est ce qui leur en attribue la latitude ?
Écouter ce discours de Iry Tina Da Queen au lendemain du Miss Golden Africa: « Grace à notre appui, Miss Liesse Délicia a participé à la compétition et nous en sommes fiers. C’est un honneur pour le Burundi ». Notez que la chanteuse Iry Tina Da Queen est à la tête du label Peniel Nation, elle s’est battue bec et ongle pour trouver des sponsors afin d’assurer la prise en charge de Miss Irakoze Liesse Délicia à Miss Golden Africa à Lagos au Nigeria. Une simple participation de Miss Delicia à l’évènement aurait-elle pu procurer au Burundi « un honneur »? Prendre un avion, enfiler des perles au profit des organisateurs et rentrer bredouilles ? J’en suis perplexe.
Pour les fidèles internautes qui, depuis quelques années n’ont jamais cessé de voter pour l’une ou l’autre star du Burundi et qui en contrepartie n’ont eu que sourire éclatant des lauréates à leur retour, quelques couronnes, aux valeurs plutôt discutables, coiffant leur chevelure et des rubans tramés d’arabesques et de logogrammes, une question reste posée : « Vous qui êtes supposés nous représenter aux concours internationaux de beauté… Que gagne le Burundi ?»
