La tendance est de l’assimiler aux crampes menstruelles, ou à des simples douleurs durant la période d’ovulation. Néanmoins, l’endométriose est une maladie gynécologique à part qui semble être méconnue et négligée par les Burundaises. L’une de ses complications graves, est l’infertilité chez la femme.
Comme l’explique le gynécologue Gilbert Nibitanga, l’endométriose est la formation de tissus de l’endomètre en dehors de l’utérus. Une partie de l’endomètre, la muqueuse qui tapisse la cavité utérine, est évacuée après chaque fin de cycle menstruel, s’il n’y a pas eu fécondation. Ainsi, ce sont certaines des cellules de l’endomètre, formées hors de l’utérus, qui sont à l’origine des douleurs pelviennes (du bassin, du bas ventre ou de la zone génitale) anormales et atroces.
Ces douleurs s’accentuent pendant la période des menstruations et s’expliquent par le fait que ces tissus sont aussi influencés dans leur développement par l’œstrogène, tout comme l’endomètre. Ces tissus sont généralement localisés sur les trompes, dans les ovaires, dans la région abdominale et plus rarement dans le thorax.
Quels sont les signes avant-coureurs ?
Même si la détection de l’endométriose reste délicate, et n’est confirmée que lorsque ces tissus endométriaux et les lésions causées par ceux-ci sont visualisées et analysées par biopsie au laboratoire, Augustin Harushimana, sage-femme, affirme que certains symptômes peuvent alerter. Cela étant dit, certains de ces symptômes sont négligés par les jeunes patientes ou exigent une écoute profonde de la part du prestataire de soins.
Les douleurs aiguës au moment des règles est le principal signe. Elles peuvent être accompagnées par des douleurs au moment des rapports sexuels (dyspareunie) auxquels s’ajoutent des douleurs pelviennes. D’autres signes, comme des douleurs au moment de la défécation ou au moment d’uriner, une envie cyclique d’uriner trop fréquemment (pollakiurie) et des troubles digestives régulières, peuvent également alerter une patiente. Ces douleurs continues peuvent plonger la femme dans une sensation de fatigue interminable et d’irritabilité.
Un traitement problématique
Les causes de l’endométriose ne sont pas encore déterminées, mais l’origine génétique, est d’une part, point du doigt. Si une mère souffre d’endométriose, il est plus probable que sa fille en souffrira. Cela est aussi valable chez les jumelles. L’obésité pourrait aussi être à l’origine de de l’endométriose, tout comme les perturbateurs endocriniens qui viennent chambouler le cycle menstruel de la femme.
Par ailleurs, les femmes en âge de procréer avec un cycle irrégulier assez court, ou précoce (avant l’âge de 12 ans), sont plus à risque. « Le traitement de l’endométriose reste encore complexe mais la consultation d’un médecin reste nécessaire pour atténuer ses effets. Si non, elle peut évoluer vers une infertilité irréversible », avertit le gynécologue-obstétricien Gilbert Nibitanga.
Quand même, il est bon de savoir que la grossesse et la ménopause atténuent l’endométriose
