Si un jour tu croises une femme portant un enfant sur son dos, traînant derrière elle du bétail, un panier de vivres sur sa tête, du bois de chauffage sur ses épaules, salue-la avec respect.
Aucun mot au monde ne saurait définir le poids des responsabilités qui pèsent sur les épaules d’une Burundaise. Elle se réveille tous les matins, bravant les intempéries et le froid matinal pour nourrir les enfants et les accompagner à l’école, avant de prendre littéralement « possession » du foyer. Hygiène et santé, gestion des finances souvent maigres du ménage (et des humeurs du maître des céans), cuisson de la nourriture, relations avec le voisinage, elle est la machine à tout faire, qui ne saurait faillir sous peine de tomber sous les railleries de l’incompétence (Umugore w’ikinebwe).
Dans ce numéro, Jimbere est allé à la rencontre de ces battantes de Gihanga, qui chevauchent avec désinvolture la bicyclette afin de remplir les tâches dévolues.
A Nyabiraba, elles se battent pour que la société soit un havre de paix et à Rugazi elles ont réconcilié les déplacés de guerres aux habitants des localités environnantes.
En leur rendant hommage, Jimbere n’oublie pas le soutien, les encouragements de leurs partenaires. Ces époux exemplaires, ces jeunes hommes organisés en coopérative à Nyabiraba, ces cultivateurs de fruits et légumes qui font eux aussi la fierté de leurs communautés.
Des exemples édifiants de leadership au quotidien, dans le silence et la précarité de nombreux hameaux à travers nos collines.