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La population burundaise aura doublé en 2030 si rien n’est fait d’ici là

Muyinga est la province championne de la fécondité au Burundi/ Word Population Data, 2016

Alors que l’objectif était d’atteindre 50% de femmes burundaises qui utilisent les méthodes contraceptives en 2020 seulement 36,4% y recouraient en cette année. D’après le PNSR un long chemin reste à parcourir pour atteindre l’objectif de 60% d’ici 2025. Différents acteurs tirent la sonnette d’alarme

Ce 22 mars se tenait à Bujumbura une réunion d’échange organisée par le Ministѐre de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida à l’endroit des intervenants en santé de la reproduction via son Programme National de Santé de la Reproduction appuyé par le projet « Dukurirehamwe ».

D’entrée de jeu, Dr Ntihabose Oscar, chargé de l’offre des soins au sein dudit ministère a présenté les résultats des consultations au Ministѐre de la Santé tout en revenant sur les activités de l’accélération de la planification familiale mises en œuvre en 2015 : « En 2013, les femmes qui utilisaient les méthodes contraceptives étaient plus de 30%. Elles sont passées à 39% en 2021. Ce qui veut dire que le taux de prévalence contraceptive de 50% au niveau national à lhorizon de 2020 na pas été atteint. »

Or, a-t-il rappelé, l’objectif est d’accroître l’utilisation des services de la planification familiale en vue de diminuer la croissance démographique d’ici 2030 avec un objectif de 100% des femmes acquises aux méthodes contraceptives.

Les raisons du retard observé

Dr Ananie Ndacayisaba, Directeur Général de PNSR (Programme National de Santé de la Reproduction), est revenu sur les raisons du retard observé par rapport aux objectifs fixés. La première d’ordre culturel est le refus de certains hommes qui n’acceptent pas que leurs femmes utilisent ces méthodes contraceptives: « Si une femme y adhère malgré le refus de son mari, elle met en danger son couple car son mari la quitte et va voir ailleurs. Cela bloque la plupart des femmes. 

Dr Ananie Ndacayisaba: « La décision d’utiliser les méthodes contraceptives doit être concertée dans le couple. »

L’autre défi est lié à l’accès à la vraie information: « Certaines femmes, au lieu de consulter les centres de santé ou hôpitaux pour demander conseils sur l’utilisation de ces méthodes contraceptives, se rabattent à leurs voisines avec le risque d’être mal informé. »

Les intervenants en santé de la reproduction présents à cet échange, ont insisté, quant à eux, à d’autres causes qui poussent certaines femmes à ne pas utiliser les méthodes contraceptives notamment les effets secondaires de ces méthodes comme les saignements irréguliers, gain pondéral, etc.

A cette préoccupation, Dr Ananie Ndacayisaba a répondu que les hôpitaux sont tenus de proposer la gamme des méthodes contraceptives disponibles : « C’est au couple d’en choisir celle qui lui convient. S’il advient des effets secondaires à une femme, ce qui est normal par ailleurs, elle a toute la latitude de changer de méthode. »

« La population aura doublé d’ici 2030 si rien n’est fait »

Et de souhaiter que d’ici 2030, la planification familiale soit abordable, acceptable et équitable avec la pleine participation de la communauté : « Sinon la population burundaise aura doublé en 2030 si rien n’est fait d’ici là. »

Dr Ndacayisaba a profité de cette occasion pour remercier les provinces qui comprennent l’importance d’utiliser les méthodes contraceptives spécialement la province Ngozi qui comptait autour de 66,6% en 2021 des femmes ayant adopté les méthodes contraceptives alors que Mwaro était à la traine avec seulement 16,1% à la même période.

L’Honorable Alice Harerimana, présente également à cette rencontre s’est dit satisfaite par cet échange. Et de promettre d’user sa position de parlementaire pour sensibiliser la population à adopter ces méthodes contraceptives. « Le chemin est encore trop long et des efforts sont encore à fournir pour stabiliser la croissance démographique. C’est le travail de tout le Burundi pas d’une femme », a-t-elle conclu.

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