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Le Parc National de la Kibira: vers la valorisation d’un trésor jusque-là oublié

Considéré depuis longtemps comme un grand réservoir des ressources en eau dont dépendent les populations des collines environnantes et de la plaine de l’Imbo Nord, le parc national de la Kibira était à un moment donné quasi oublié. Néanmoins, il vient d’être doté d’un programme visant à le protéger et à valoriser son écosystème et celui du bassin hydrographique de la rivière Ruzizi.

Toutes les rivières burundaises qui se jettent dans la Rusizi proviennent de la Kibira. Pourtant, dans la plaine de l’Imbo Nord, une bonne partie de la population consomme de l’eau des canaux d’irrigation ou des rivières, ce qui n’est pas digne pour un être humain et constitue une source de maladies, particulièrement pour les femmes et les enfants, comme le font savoir certains habitants de cette plaine.

Les collines qui se situent entre la plaine de l’Imbo Nord et la Kibira sont caractérisées par de très fortes pentes et, sont intensément exploitées par l’agriculture avec des pratiques agricoles qui ne tiennent pas toujours compte de leur conservation. Certains habitants de cette plaine indiquent que le phénomène d’érosion y est par conséquent très intense et occasionne la perte d’énormes quantités de terres fertiles. Cette érosion entraîne également des crues et des inondations en aval ainsi que l’assèchement progressif de sources d’eau dont dépendent de nombreuses familles.  

Et ce n’est pas Emmanuel Niyungeko qui dira le contraire. Ce Directeur Général de la planification environnement, agricole et de l’élevage au sein du Ministère de l’environnement, agriculture et élevage  confie que les inondations catastrophiques qui se sont observées dans les alentours du Parc National de la Rusizi, ont généré des dégâts remarquables aux infrastructures, à l’environnement et aux ménages, avec un déplacement forcé de milliers des populations qui y habitaient.

Pourtant, Niyungeko notifie l’importance du parc de la Kibira : « Les rivières qui se jettent dans la rivière Rusizi proviennent de la Kibira et alimentent en eau d’irrigation des terres agricoles de cette plaine, dont les grands périmètres irrigués des communes de Rugombo, de Gihanga et de Mutimbuzi ainsi que celui en cours d’aménagement en commune de Buganda. De plus, ces rivières sont des sources très importantes de l’énergie électrique : des barrages hydroélectriques en cours de construction et d’autres sont prévus. Ceci démontre que la préservation du patrimoine de la Kibira est capitale pour garantir l’approvisionnement en eau, en produits agricoles et en énergie de la population. »

Mr Niyungeko tranquillise que la gestion des ressources en terres et en eau dans cette région revêt d’une grande importance pour le Gouvernement du Burundi qui a décidé de s’investir, notamment au travers du programme « Conservation et valorisation des écosystèmes naturels et de leur biodiversité pour une croissance verte des communautés rurales au Burundi – Dukingire Ibidukikije ».

Programme Dukingire Ibidukikije au nom de la préservation du patrimoine de la Kibira

Emmanuel Niyungeko indique que ce programme a pour objectif : la gestion durable des parcs nationaux de la Kibira et de la Rusizi, la restauration et la protection des terres et des ressources en eau dans les zones environnantes de ces parcs ainsi que l’accès à l’eau potable et l’assainissement pour les populations riveraines.

Et de préciser que les interventions proposées dans ce programme constituent une contribution importante dans la réalisation des engagements du Gouvernement à travers notamment, le renforcement de la résilience des populations les plus vulnérables face aux chocs climatiques et économiques ainsi qu’aux catastrophes naturelles.

Ce programme qui sera exécuté sur une période de 5 ans dans trois provinces dont Cibitoke, Bubanza, et Bujumbura (uniquement en commune Mutimbuzi), a un budget global de 25.550.000 € et est principalement financé par le nouvel Instrument de Voisinage, de Coopération au Développement et de Coopération Internationale (IVCDCI – Europe dans le monde) de l’Union européenne (UE), comme l’indique Arnold Jacques de Dixmude de l’Ambassade de l’union Européenne.

Il a également précisé que le programme « Dukingire Ibidukikije » touchera respectivement  800.000 personnes et 1.400.000 de façon directe et indirecte. Et soutiendra également les autorités nationales et locales à travers un appui institutionnel pour renforcer le cadre légal, améliorer la gouvernance du secteur et renforcer les capacités des techniciens au sein des Ministères techniques de tutelle (Ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines, Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage).

Emmanuel Niyungeko appelle les autorités à la gestion efficiente et transparente des ressources ainsi qu’une grande mobilisation des communautés pour une appropriation efficace de ce programme lancé le 27 juillet 2023.

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