Ce projet du gouvernement financé par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) distribue des semences diversifiées aux plus nécessiteux, leur octroi 75.000 Fbu de capital pour de petites activités génératrices de revenus, sans oublier le petit bétail (chèvres, moutons, …) pour bientôt. Outre le secteur agropastoral, le projet appuie les coopératives à accéder aux crédits à des taux d’intérêts abordables …
Le 5 novembre 2020, le projet PAIFAR-B a procédé à la distribution de 6 tonnes de semences de haricots et de pomme de terre (3 tonnes pour chaque catégorie) aux ménages les plus pauvres des communes de Rugazi et Musigati de la province de Bubanza.
Jérôme Bazirutwabo de la communauté Batwa dans la commune de Rugazi, un des bénéficiaires du PAIFAR-B, se rappelle de la vie déplorable avant le projet. Depuis, il détient un compte bancaire à la COOPEC : « Non seulement le PAIFAR-B a payé 10.000 Fbu de frais d’ouverture du compte, et pour commencer, m’a-t-il donné une somme de 65.000 Fbu. » De plus, mensuellement, pour développer une petite affaire, une somme de 75.000 lui est versée : « La première somme reçue m’a permis de débuter la vente du charbon, et grâce à cela, je gagne du profit le capital restant maintenu. » Preuve selon lui, qu’un Mutwa, indexé de paresseux, peut s’en sortir comme d’autres Burundais, s’il est appuyé. Et de préciser que prochainement une partie des 75. 000Fbu servira à louer des terres cultivables, une autre à la vente du lenga lenga (amarantes) et de la canne à sucre, afin de diversifier son petit commerce.
Jeannette Nahimana, veuve, ne tarit pas d’éloges à l’endroit du PAIFAR-B. Avant le projet, indique-t-elle, sa famille ne mangeait qu’une fois par jour. Trouver les semences pour ses champs, était le parcours de combattant. Mais, grâce au PAIFAR-B, elle a reçu les boutures des patates douces. Bien plus, grâce à la première somme reçue, elle s’est achetée des bananes qu’elle a transformées en boisson locale. En plus des semences obtenues pour la culture du haricot, de la pomme de terre et du maïs, Mme Jeannette compte débuter l’élevage, du petit bétail au plus grand, histoire de soutenir ses activités champêtres sans pour autant abandonner la transformation de la bière locale.
Ntirampeba Mélance, chargé du suivi-évaluation au PAIFAR-B, précise que ces ménages très vulnérables ciblés à travers le Mécanisme d’Accompagnement et de Soutien Inclusif-(MASI), seront soutenus pour sortir de la misère. Ces ménages sont composés d’un effectif de 2.423 femmes, 2.577 hommes, 1.777 jeunes et 412 Batwa, choisis dans les 5 provinces :Bubanza, Kayanza, Gitega, Cankuzo et Rutana.
Les ménages du groupe MASI reçoivent une enveloppe de 75.000 Fbu chaque mois pour débuter leurs petites affaires. Ils vont recevoir également des semences, 25T de pommes de terre, 20T de bouture de patate douce, ainsi que 30T de haricots. Ces ménages bénéficieront enfin du renforcement de capacités pour une inclusion financière sans précèdent.
Une place pour les coopératives aussi …
Dans les provinces couvertes par le PAIFAR-B, les membres des coopératives bénéficient aussi du renforcement des capacités qui leur permet de mieux poursuivre leurs missions. Le projet aide également ces coopératives à accéder facilement aux crédits de la part des institutions d’épargne et de crédit.
Ildefonse Nahimbazwe, leader de la coopérative Terimbere Mpanda, province de Bubanza, est très confiant des avantages du PAIFAR-B. « Auparavant, il nous était très difficile d’accéder aux crédits, mais avec le projet, et à travers Twitezimbere microfinance, nous venons de recevoir un crédit de 80.000.000 de Fbu à un taux de 8% d’intérêt. » Ce crédit a permis aux bénéficiaires de réaliser au mieux leurs projets, et le développement est sans précèdent au sein de la coopérative. Signalons que Terimbere Mpandaest une coopérative regroupant 225 membres, dont 151 jeunes et femmes, pour la plupart des agriculteurs et commerçants du riz.
Dusengimana Théoneste, président de la coopérative Ihangiro, commune Mpanda, est lui aussi reconnaissant du PAIFAR-B. « Nous avons appris des techniques liées à la gestion des projets, la conservation des récoltes dans des stocks appropriés, la demande de crédits pour susciter l’auto-développement des membres de la coopérative, etc. » D’après lui, la coopérative n’a débuté qu’avec 20T de riz reçues des récoltes des membres. Et puis, ils ont utilisé 46 des 80.000.000 Fbu du crédit de Twitezimbere suite à la montée des prix du riz sur le marché. Actuellement, la coopérative des 155 agri-vendeurs du riz connait du succès avec un stock d’environ 59 tonnes qu’elle va revendre au moment opportun.
Quant à Anita Nininahazwe, présidente de la coopérative Rwiz’umuceri-Nyakagunda, le PAIFAR-B leur a permis d’acquérir un crédit commercial de 20.000.000 Fbu qui, à son tour, leur a permis d’accroitre leurs activités culturales. Le riz qu’ils ont acheté à 1.500Fbu le kg au temps de la moisson, se revend entre 1.700 et 1.800Fbu le Kg. Pour elle, le crédo de leur coopérative qu’est « Tugwanye umugwazo dutere imbere twese » (non à la pratique de l’usure pour un développement inclusif), est une réalité. Et de lancer un appel à tous les bénéficiaires du projet dans toutes les communes de former des coopératives afin de pérenniser les acquis du projet PAIFAR-B.
Le PAIFAR-B, pour quelles missions au fait ?
Le PAIFAR-B a pour objectif de contribuer à l’augmentation des revenus et promouvoir l’inclusion financière au moyen d’un encadrement technique garantissant l’auto développement à ses bénéficiaires.
Mélance Ntirampeba fait savoir que le PAIFAR-B touchera en tout 99 200 ménages dont 5.000 très vulnérables et désavantagés du système financier, 6.000 jeunes du milieu rural, 9.000 ménages membres des groupes de caution solidaire, 9.000 ménages membres des coopératives rizicoles et 19.200 ménages membres des coopératives laitières.
Pour rappel, le PAIFAR-B a été lancé solennellement le 14 septembre 2018. Il durera sept ans et couvre 14 provinces (Bubanza, Kayanza, Gitega, Cankuzo, Rutana, Makamba, Rumonge, Cibitoke, Ngozi, Muyinga, Karusi, Muramvya, Bujumbura et Ruyigi). Les bénéficiaires de ce programme sont d’abord ceux qui ont été encadrés par le FIDA à travers les projets techniques.
Firmin traduit en français par Liévin Niyogusenga