La jeunesse peut limiter la prolifération des messages de haine si elle oeuvre ensemble au travers des associations ou coopératives. Une réalité en province Cibitoke…
« Dans notre association des scouts du Burundi, nous sommes de toutes les religions, de tous les partis politiques et nous essayons de tenir compte de toutes les idées pour nous développer », confie D. M, un des jeunes de la commune Rugombo.
Selon lui, les jeunes ont compris qu’ils ont la force et la capacité de changer les choses : « La force, c’est nous et toutes les idées sont bonnes pour la construction de notre commune, qu’elles viennent d’un jeune du CNDD-FDD ou CNL. »
Même son de cloche chez Daniella. G de l’association Dukorere Hamwe : « Travailler ensemble sur des projets d’intérêt commun nous aide beaucoup car cela permet d’éviter de prêter oreille aux discours qui visent à nous diviser. »
Il arrive que des divergences ou une forme de compétition surgisse entre membres de ces coopératives surtout lors des votes des organes dirigeants, mais ces jeunes n’élisent pas selon l’appartenance politique ou religieuse : « Nous élisons les personnes suivant leurs compétences et leur intégrité. Si nous devons mettre en place un caissier par exemple, son parti ou sa religion ne nous avantage en rien s’il ne peut pas bien gérer nos fonds, et donc nous mettons en avant une personne intègre peu importe son origine. »
Un accompagnement nécessaire
Au niveau de l’administration, l’implication des jeunes dans la lutte contre les discours de haine au travers de leur participation à des associations ou coopératives, est également reconnue et saluée.
Les jeunes de la province Cibitoke ont pris leur responsabilité et l’engagement citoyen pour dire non au discours de haine, indique Firmin Harumuremyi, Secrétaire Permanent de la commune Rugombo.
Selon lui, ces jeunes ont pris conscience que la haine n’a qu’un impact négatif et ne produit rien de positif sauf de les maintenir dans la précarité alors qu’en se mettant ensemble, ils peuvent se développer et ainsi développer leur commune.
Pour les accompagner dans cette démarche, soutient M. Harumuremyi, l’administration organise des réunions de sensibilisation, des séminaires de formation et de renforcement des capacités sur différentes thématiques, en mettant un accent sur la lutte contre les messages et discours de haine. « Et le résultat est plus que satisfaisant », conclut-il.