Alors que la Journée internationale des femmes et filles de science se fête le 11 février, probablement, pour la première fois, une icône mondiale dans la recherche, d’origine burundaise, fait écho. A l’honneur : ses innovations orientées vers le traitement de la tuberculose. Mireille Kamariza, 32 ans, la fierté de toute une nation.
Il y a peu, la nouvelle circulait sur la toile. Mireille, une jeune américaine, d’origine burundaise, jusqu’alors inconnue du grand public, fait des exploits au pays de l’Oncle Sam. La nouvelle fuse de partout, dans les journaux américains, et sur les réseaux sociaux. « La Burundaise serait parmi les femmes influentes au monde », pouvait-on lire dans The Havard Gazette, le journal de la très réputée université américaine, Havard.
Boom inattendu
Si le monde scientifique faisait des pronostics, peu de chances tomberaient sur une Burundaise, dans de telles recherches. Eh bien, comme elle-même l’affirme, « ce n’est rien de moins qu’un miracle que je sois l’un des rares à avoir pu faire ce saut. »
For international #WomenInScience day, I was thinking of myself when I was a young girl dreaming of being an astronaut. I used to chuckle because I thought it was a silly dream. ???? 1/4 @broadinstitute
— Mireille Kamariza (@mkamariza2002) February 11, 2021
????: me in Bujumbura ???????? circa 1999. pic.twitter.com/ARBy4BCAgY
Elle qui grandit à Bujumbura, elle est comme toutes ces filles ordinaires, mais ayant des rêves, des particularités accrochées sur l’astronomie et la biotechnologie. Mais, débarquant aux Etats-Unis, Mireille devient une dévolue aux recherches, bien qu’encore sur le banc de l’école, au San Diego Mesa College. Elle va consacrer son temps à pister des solutions améliorant les conditions de traitement des maladies, et se cadre beaucoup dans le traitement de la tuberculose.
Son invention ? Un outil de diagnostic portable, qui pourrait aider à identifier plus de cas plus rapidement, n’importe où dans le monde, pour empêcher une propagation supplémentaire, obtenir un traitement pour ceux qui en ont besoin, et même surveiller l’efficacité de ce traitement. Une invention qui, certainement, fera effet dans les pays en développement, dont le Burundi, où la tuberculose reste une réalité.
Selon les statistiques de l’OMS, chaque année, environ 10 millions de personnes développent la tuberculose, et environ 3 millions de cas ne sont pas détectés. Une grande solution que vient alors apporter Kamariza, alors qu’en 2018, la maladie a tué 1,5 million de personnes dans le monde.
Elle monte d’échelons en échelons
Ce dont elle est capable, le monde de la recherche le découvre depuis 2017. Le magazine Fortune la nomme l’une des femmes les plus influentes du monde, alors qu’elle est encore étudiante. L’année suivante, elle obtient un titre encore plus rare : elle est cofondatrice d’une entreprise de l’industrie biotechnologique, OliLux Biosciences, dominée par les hommes. La même année, elle rejoint la Harvard’s Society of Fellows, faisant d’elle la première femme noire biologiste de ce petit club fermé.
En été 2019, elle se rend à Cambridge et concentre ses efforts sur la diversification du pool génétique dominant en Europe, sur lequel repose la médecine de précision mondiale. Août 2020, elle est nommée par le Chemical & Engineering News comme l’une des étoiles montantes (en chimie) pour son invention d’un test rapide et peu coûteux pour détecter la tuberculose.
Actuellement, Mireille vit, d’une certaine façon, un monde de ses rêves, celui d’une scientifique primée, entrepreneure en biotechnologie de la Silicon Valley. Diplômée de l’Université de Californie à Berkeley et de l’Université de Stanford, visiblement, elle n’est pas prête de s’en arrêter là.