L’impatience se fait sentir auprès des jeunes qui ont soumis des projets auprès du PAEEJ (Programme d’Autonomisation économique et d’Emploi des Jeunes). Le coordinateur national dudit programme promet le financement des 50 premiers projets innovants dès début juillet.
Innocent Nkurunziza, un jeune de la commune Ruhororo en province Ngozi n’y va pas par quatre chemins: « Les financements promis ne sont pas encore disponibles. Mais de mon côté, tout est prêt pour démarrer. »
Responsable d’une coopérative ayant soumis un projet sur l’élevage des porcs, M Nkurunziza affirme qu’il s’est débrouillé pour construire une porcherie qui a couté à sa coopérative près d’1 million de Fbu pour recevoir les porcelets. Toutefois, déplore-t-il, personne ne sait le jour du décaissement des fonds promis par le PAEEJ.
Même son de cloche du côté d’Honoré Nduwimana, président du conseil national de la jeunesse en commune de Ngozi dont la majorité a opté pour l’élevage des porcelets : « Nous nous sommes débrouillés pour avoir du matériel pour la construction des porcheries. Certains se sont même endettés car il fallait au moins 1 million de Fbu pour une porcherie de 50 m de longueur. » Mais depuis, regrette-t-il, les porcelets ne sont pas encore arrivés par manque des fonds promis par le PAEEJ.
Et d’indiquer que le même problème se pose au niveau de la construction des étables : « Certes les jeunes ont pu construire des étables mais ils attendent du sable, du gravier, du ciment promis par le PAEEJ pour finaliser ces constructions. »
Ismaël Habyarimana, président de la coopérative « Dukore Twitezimbere » établie sur la colline Musave en commune et province de Kayanza, qui a déposé un dossier sur la menuiserie, affirme que la coopérative a manqué du matériel comme les tuyaux pour tirer profits des bienfaits du PAEEJ.
416 projets approuvés au niveau des collines
Wilbert Dusabe, directeur gérant de la Maison du fermier de Kibogoye en commune de Giheta (Gitega) dont le champ s’étend sur plus d’un hectare dit également attendre que les fonds lui soient versés. « J’ai déposé mon projet et j’attends l’approbation [du PAEEJ] et les fonds. »

Toutefois, il refuse de parler de retard et estime qu’il fallait des formations au préalable : « La plupart des jeunes entrepreneurs de Gitega ont été formés début avril sur l’élevage des poules. » Ce qui signifie, explique-t-il, que ces jeunes ont pris de l’avance sur les autres. Pour lui, il est donc normal qu’ils attendent que d’autres jeunes d’autres provinces soient formés avant le décaissement d’appuis financiers promis par le PAEEJ.
Interrogé, Désiré Manirakiza, coordinateur national du Programme d’Autonomisation économique et d’Emploi des jeunes, indique que 29 projets qui ont déjà été acceptés : « Ces 29 projets inclus 13 projets pour les jeunes de la 3ème catégorie, ce qu’on appelle communément au PAEEJ, les jeunes entrepreneurs à succès et 16 projets pour les jeunes de la 2ème catégorie c’est-à-dire des jeunes débutants mais qui ont des projets dont les montants dépassent 10 millions. » Pour les jeunes des collines, le PAEEJ a déjà accepté 416 coopératives des provinces Gitega, Bururi, Mwaro, Kayanza et Ngozi.
L’analyse des dossiers continue…
Et de rappeler que pour les jeunes de la 2ème catégorie, 2 jeunes par coopératives, associations ou entreprises, ont passé une période de 10 jours de formation et d’entretiens pour leur faire comprendre le sens du programme, les objectifs et les indicateurs de performance recherchés par le PAEEJ et les projets que nous allons financer : « L’analyse des dossiers continuent, une vingtaine ont déjà été évalués. Et cette évaluation se fait en deux temps : les analystes des projets procèdent à l’analyse ensuite les dossiers sont réexaminés. »
Sur le retard observé au niveau du matériel et du décaissement des fonds, le PAEEJ a déjà signé les dossiers d’Appels d’Offres (DAO) pour la fourniture des plaques solaires pour les jeunes de la première catégorie, c’est-à-dire ceux évoluant dans le secteur primaire et regroupés dans les coopératives de production agro-pastorale.
Pour les jeunes de la deuxième catégorie, c’est-à-dire porteurs des projets novateurs axés sur la transformation de produits agricoles ou autres alors qu’ils ne disposent pas de capitaux, les financements seront débloqués à la fin de la formation ci-haut citée et les financements seront directement débloqués pour les jeunes de la 3ème catégorie, c’est-à-dire ceux ayant réussi à se lancer dans les affaires.
Toutefois, il recommande aux jeunes d’être patients car outre la question des formations pour faire comprendre aux jeunes les enjeux du programme et ce qu’il attend exactement d’eux, le PAEEJ devait d’abord gérer le long processus de recrutement du personnel, soit 173 collaborateurs qui suivront l’usage des financements accordés…
Et d’annoncer que « quoi qu’il en soit, 50 dossiers seront financés au moins avant le 1er juillet prochain« .
