Ce n’est pas parce que l’on y parle une même langue sur tout le territorial national que le Burundi présente une culture homogène. Pour son deuxième débat universitaire, le think tank Isôko initié par le REJA, questionnait la diversité culturelle burundaise, et les moyens de la préserver.

Le Burundi est subdivisé en 5 régions éco-climatiques. De l’Ouest vers l’Est, on distingue : les terres basses de l’Imbo correspondant à un fossé d’effondrement du Rift Valley occidental, la région escarpée de Mumirwa, la zone montagneuse (la Crête Congo-Nil), les plateaux centraux et les dépressions de Kumoso et de Bugesera. L’altitude varie entre 774 m au bord du lac Tanganyika et 2670 m sur les massifs montagneux pour diminuer progressivement jusqu’à 1200 m à l’Est du pays [© Ministère de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme]
Cette diversité s’observe bien sur d’autres plans, linguistique avec des mots et des locutions propres à chaque région, culinaire avec des mets préférés selon que l’on soit natif de l’Imbo, du Kirimiro et sa myriade de vallées, ou du Mugamba tout en altitude.
On l’aura compris, les régions naturelles du Burundi rythment la séquence des nuances culturelles. Qu’il fasse chaud ou froid, que l’on soit proche du lac Tanganyika (abondance des poissons) ou le long de la frontière avec la Tanzanie, le Rwanda ou le Congo, la manière de manger, de parler, d’envisager le monde s’en trouve modifiée.
N’a-t-on pas observé il y a quelques années d’horribles assassinats d’albinos dans les provinces de l’Est du Burundi sous l’influence de croyances obscures nourries par le fétichisme tanzanien ?
