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Connaissances sur la gratuite ciblée des soins, encore du chemin à parcourir

Dans le cadre d’une campagne d’information sur la réforme de la gratuité ciblée pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, le Programme d’Appui au Secteur de la Santé (financé par l’Union européenne) ,le Ministère de la Santé Publique et de la lutte contre le SIDA et l’UPHB ont organisé, ce mardi 14 mai 2024, au siège de l’Union des personnes Handicapées du Burundi, une activité de sensibilisation communautaire. Le point.

Cette activité organisée par l’Union des Personnes Handicapées du Burundi, comme l’a indiqué Dévote Ndayisenga, l’administrateur communal de Muha, rentre dans un programme global d’informer les burundais sur les besoins spécifiques des personnes handicapées, de femmes enceintes ainsi que les enfants de moins de 5 ans : « La plupart des femmes et des personnes vivant avec un handicap n’ont pas accès à certains de leurs droits par manque de connaissances. » Il est donc essentiel que ces catégories ciblées aient accès à des soins de qualité sans frais comme le droit les permet.

A gauche: Dévote Ndayisenga, l’administrateur communal de Muha

Cette sensibilisation a croisé une représentation théâtrale et des échanges entre des professionnelles de santé et le public. Elle vise à changer les perceptions et à encourager l’inclusion sociale. Les femmes enceintes devraient bénéficier de soins adaptés tout au long de leur grossesse et ces soins incluent des conseils différents, la prévention des maladies et la planification familiale. « Même lorsque ces soins sont gratuits, les femmes enceintes qui se font soigner dans le but de vendre des médicaments devraient abandonner cette pratique car ces médicaments pourraient aider d’autres patients », ajoute Mme Ndayisenga.

Et d’interpeller toutes les femmes pour chercher et conserver leurs documents d’identification tôt. Cela facilite l’accès aux soins et évite les problèmes administratifs lors de l’accouchement car il y a des cas où certaines femmes enceintes commencent les démarches de demander des cartes d’identité ou d’autres documents nécessaires à l’approche de l’accouchement pour pouvoir le faire gratuitement et bénéficier d’autres soins : « Elles devraient s’informer sur les exigences et éviter d’accoucher à la maison…, puisque les soins professionnels réduisent les risques pour la mère et l’enfant »

L’examen prénatal s’impose…

Dr Evelyne Ryumeko, chef du district sanitaire sud, est quant à elle, revenue sur la nécessité pour ces femmes de consulter dès qu’elles tombent enceintes : « Il est conseillé que toute femme enceinte fasse examiner sa grossesse afin de connaître son état de santé et celui de l’enfant, et cela l’aide à bénéficier de la gratuité lors de l’accouchement. »

Dr Evelyne Ryumeko, chef du district sanitaire sud

De plus, il y a des maladies qui sont traitées gratuitement lorsque la femme est enceinte, comme le paludisme, les infections urinaires, et si elle a un problème après l’accouchement, elle est traitée gratuitement si elle se fait soigner dans les 42 jours suivant l’accouchement. Les enfants de moins de cinq ans sont également traités gratuitement mais les parents doivent savoir que certains documents sont requis.

Pour qu’une femme puisse bénéficier de l’accouchement gratuit, elle doit présenter plusieurs documents justificatifs. Tout d’abord, il est nécessaire de fournir un certificat de mariage légal, attestant que la femme est mariée conformément à la loi ; une carte d’identité nationale pour prouver son identité est également requise. De plus, les documents relatifs aux examens prénataux effectués pendant la grossesse doivent être présentés. Pour les enfants de moins de cinq ans, il est demandé la carte d’identité nationale de l’un des parents ainsi que l’extrait d’acte de naissance de l’enfant concerné.

Des personnes handicapées souvent mal traitées

Après les discours de circonstances, vint le moment échanges. Lors de cette séance, certains participants à l’activité – y compris les personnes vivant avec un handicap – ont témoigné des problèmes qu’ils rencontrent au quotidien. Le premier est le manque de valorisation suite à leur état, ce qui influe négativement sur leurs droits souvent bafoués. « Ma femme et moi avons vécu une expérience traumatisante pendant sa grossesse », a confié l’un des participants dont l’épouse vit avec un handicap.

Le jour de l’accouchement, raconte-t-il, il a demandé d’aller voir sa femme dans la salle, car elle avait été laissée seule mais malheureusement, indique-t-il, les médecins ne lui ont pas permis : « Ce qui était triste et dur à accepter ce qu’elle venait subir une césarienne à cause de la négligence… » Heureusement, conclut-il, sa femme et leur bébé vont bien, mais cette expérience a laissé des cicatrices émotionnelles profondes. 

Et de recommander que les femmes vivant avec un handicap soient mieux traitées : « Il faut par exemple des chaises roulantes pour leur état à l’accueil sans oublier des soins spécifiques pour leurs conditions particulières. »

Le Programme d’Appui au Secteur de la Santé (PASS) poursuit sa campagne de sensibilisation communautaire jusqu’au 22 mai, en se déplaçant à Ngozi (Kiziba), Gitega et Cibitoke à la rencontre des publics particulièrement vulnérables (Batwa, personnes porteuses du virus du SIDA…)

Article rédigé par Ninette Inkamiyayera, dans le cadre d’un stage professionnel au sein du Magazine Jimbere.

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