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Seconde Sindihebura, la thérapie sociale par le rire

Seconde Sindihebura ????Jimbere Magazine

Sexualité, grossesses non-désirées, violences basées sur le genre (VBG), concubinage sont entre autres  les tabous qui n’épargnent pas la commune Butaganzwa et Seconde veut faire tomber le rideau avec le théâtre communautaire. Itinéraire d’une enseignante de formation (D7) qui manie aussi bien la craie que le script.

Qui a dit que les mots ne pouvaient pas faire de poids aux maux ? « Ikebuke » a-t-elle nommé sa pièce de théâtre qui se jouera au Centre Bwiza (on est à Kayanza). Seconde Sindihebura, bénéficiaire identifié par le REJA  profitera d’une foule de jeunes issus des Mouvements d’Action Catholique (MAC) pour faire passer le message à travers un théâtre interactif.

Du talent d’une habituée de la scène depuis le banc de l’école, la foule rira à gorge déployée, à coups de répliques hilarantes. Après avoir pouffé de rire, le message parfaitement consommé, le public verra dans la pièce un rétroviseur. Les personnages interprétés leur semblent familiers, les actes bien connus. Certains n’hésiteront même pas à y mettre des noms. Eh hop, la messe est dite.

« Il n’est pas facile de dire haut ce qui se murmure dans la société. Surtout quand cela implique des relations d’ordre libidinal entre adolescents ou une partie de jambes en l’air extraconjugale. Mais avec l’humour, on peut casser la loi du silence sur ces non-dits. On peut lancer un SOS d’un retour aux valeurs», confie cette directrice de l’Ecofo Songa.

La pièce Ikebuke libère la parole sur ces « non-dits » ou « pas assez dits » qui représentent une véritable bête noire de la commune Butaganzwa. Et ce n’est pas une première que Seconde gratte. « J’ai toujours trouvé efficace de m’exprimer sur un ton badin pour ne pas heurter les sensibilités. La plupart des questions que je pose sur scène tirent racine dans les tabous enfouis dans la communauté: Éducation sexuelle, violences conjugales, abandons scolaires liés aux grossesses non désirées, etc. » enfonce-t-elle.

Cette actrice se forge d’abord à coups de  sketchs et de formations dans différentes organisations dont « Terre des Hommes » et « Menya Umenyeshe » avant de mettre sa plume au service de la communauté sous le projet de promotion du leadership féminin initié par SFCG. D’ailleurs, leader elle l’est déjà. Elle est membre du Comité de Protection de l’Enfant au niveau de sa colline.

« Les jeunes se laissent souvent remorquer par la chaleur de l’âge sans calculer les conséquences de leur conduite. Mais cela, ils ne le remarquent que plus tard. Quand ils se retrouvent à la tête d’une famille monoparentale, en dehors de la classe, ou pire à subir les affres de l’avortement, c’est toute la communauté qui perd ses ressources. Ce sont nos valeurs qui en pâtissent ».

Et de conclure : « mon mentorat passe mieux et passera toujours par le théâtre pour ouvrir la voie au remède, au dialogue et à vulgariser les qualités de leadership dans ma commune. »

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