La participation dans une compétition de taille comme le Thailand Open International Boxing Tournament qui rassemblait des centaines de compétiteurs issus de plus de 37 pays, a été une expérience de taille pour Ornella Havyarimana, la championne de boxe au Burundi. Classée 10ème lors de la compétition, décrochant ainsi une qualification pour les Mondiaux des Femmes de boxe amateur qui se tiennent en Russie du 3 au 13 octobre prochain, le tournoi a donné à la native de Kamenge « des raisons d’espérer de prester un jour dans la cours des grands », même si un long chemin reste à parcourir …
Sans compétition sur le plan national, contrainte de s’entraîner avec les garçons à défaut des clubs des femmes de boxe au Burundi, elle a été une battante pour arriver aujourd’hui là où elle est. Cependant, la championne de boxe déplore le fait qu’elle ne puisse pas participer dans toutes les compétitions pour lesquelles elle se qualifie : « A côté du manque de compétition locales, même les participations pour les compétitions internationales auxquels je me qualifie, sont souvent problématiques. Les Jeux africains de boxe au Gabon (mai dernier) m’avaient qualifiée pour les Jeux africains de boxe qui se déroulent au Maroc à la fin de ce mois, mais malheureusement je ne pourrais pas y participer faute de moyens, alors qu’ils pouvaient m’apporter une certaine expérience et visibilité pour les Mondiaux de Femmes en Russie et surtout les éliminatoires des Jeux olympiques de février 2020 au japon ».
???? Merci à tous ceux qui sont mobilisés: la boxeuse Ornella Havyarimana et son coach Joseph Nkamicaniye sont arrivés à l’aéroport de #Bangkok, pour représenter le #Burundi au #Thailand Open International Boxing Tournament (https://t.co/Y1JCfx01Rd) pic.twitter.com/pilzEAHaIr
— Jimbere (@JimbereMag) July 19, 2019
« Elle est victime des difficiles conditions sportives dans lesquelles elle évolue »
Si Ornella Havyarimana n’a pas bien presté lors de sa dernière sortie comme à son habitude, des raisons compréhensives et indépendantes de sa volonté expliquent sa faible performance : « J’ai manqué de concentration au cours des préparatifs. Alors que le délai limite pour participer au tournoi était fixé à 17h de la veille de la compétition, j’ai eu le ticket pour la compétition 16h du même jour. Psychologiquement, je n’étais bien préparé. Et le fait que c’était le coach [Joseph Nkamicaniye, Ndlr] qui se démenait pour trouver le billet d’avion, il n’avait pas le temps pour les entraînements », rappelle-t-elle.
« Toutes les meilleures de ma catégorie étaient présentes pour le tournoi. Bien que j’aie eu le malheur d’affronter en début du tournoi la chinoise Chang Yuan, la championne mondiale, le duel m’a donné des raisons de rêver grand. Techniquement et physiquement, elle n’avait rien de spécial plus que moi. Juste des astuces tactiques et techniques, logiquement acquises par sa longue expérience sur le ring », confie la championne de boxe au Burundi. « A côté des préparatifs techniques et physiques, la concentration psychologique joue un rôle déterminant dans ce type de compétitions. Pour ne pas l’avoir préparé comme je l’aurais souhaité, lui a fait perdre la confiance personnelle. Cela justifie ce classement inhabituel », argumente Joseph Nkamicaniye, l’entraîneur de la championne depuis ses débuts dans la boxe en 2013, à l’âge de 15 ans.
Toutefois la championne de boxe reste optimiste : « Le combat contre la chinoise Chang Yuan, championne mondiale en titre, en début du Thailand Open International Boxing Tournament, lequel m’a éliminé, m’aura prouvé que mon niveau n’est pas du tout mauvais. N’eut été les mauvaises conditions de préparation, j’aurai pu même la battre. Ce duel m’a donné des raisons de rêver, me voir un jour prester dans le WBS [World Boxing Series, réservé pour les pros, Ndlr ]».