La SaCoDé mène avec l’ONG ZOA un projet-pilote d’amélioration de l’hygiène dans 13 établissements scolaires de la province Cibitoke. Mieux la situation est, une étoile est ajoutée à la cotation…
C’est l’équivalent de la cotation des hôtels par un guide touristique. Sauf qu’ici, il s’agit d’une thématique chère à la SaCoDé, à savoir l’hygiène des écolières et lycéennes du Burundi.
Le Dr Eric Ngabirano, coordonnateur au sein de l’association du projet « Hinduka uhindure n’abandi » dans lequel est inscrit le programme « Ishuri ry’Inyenyeri » (École à Étoiles) en explique la philosophie : « La SaCoDé s’est rendue compte qu’il ne suffit pas de distribuer des serviettes hygiéniques aux élèves, très souvent nécessiteuses par ailleurs, pour que l’hygiène menstruelle s’améliore. Il y a aussi un environnement favorable qui doit préexister, et qui touche à l’hygiène en général. »
Et de citer l’accès à l’eau et au savon à l’école (ne fut-ce que pour se laver les mains une fois la serviette changée), l’existence des toilettes adaptées à l’intimité de ces adolescentes qui doivent gérer les règles dans le stress et les moqueries des garçons, …
Tout un ensemble d’infrastructures qui permettent au tandem SaCoDé/ZOA de classifier 13 établissements de la province Cibitoke sur une grille qui va de 0 étoile (école sans aucune facilité) à 3 étoiles (complètement équipée).
Le projet-pilote « École à étoiles » est financé par l’ONG néerlandaise ZOA et couvre 13 établissements scolaires de deux communes de la province Cibitoke, Buganda et Rugombo. Il bénéficie à plus de 10.000 écoliers et élèves, en majorité issus des familles pauvres.
Ainsi, explique Françoise Nibizi, Directrice de SaCoDé, « une école a une étoile si les écoliers ont quotidiennement des sessions supervisées de lavage des mains à l’eau propre et au savon avant le repas scolaire, avec un nettoyage régulier des toilettes ainsi que la disponibilité de l’eau propre pour les écoliers. »
L’établissement montera de grade jusqu’à devenir « école à trois étoiles » quand, en plus des caractéristiques de l’école à une étoile, elle offre des installations d’assainissement adaptées, des clubs d’éducation à l’hygiène en général et la gestion de l’hygiène menstruelle en particulier pour les filles, celles-ci disposant par ailleurs de la serviette hygiénique Agateka. « C’est ce que nous avons appelé approche des trois étoiles EAH, pour Eau, Assainissement et Hygiène », note Mme Nibizi.
Ce projet qui va durer huit mois, vise à terme à mener tous les 13 établissements sous expérimentation à avoir une classification « 3 étoiles ». Soit une transformation radicale en écoles de référence en matière d’hygiène en général et d’hygiène menstruelle en particulier.
Transposé au niveau national, le projet révolutionnerait le pays en matière de santé.
