Ce mardi 15 octobre, une délégation de l’équipe nationale de rugby « Intambwe » s’est rendue au Kenya pour participer à la 23ème édition du tournoi, une des prestigieuses compétitions continentales qui accueille cette année, du 18 au 20 octobre, 16 nations et clubs de rugby dont des cadors dans la discipline
« En 2016, lors de notre 1ère participation, nous avons bien remarqué que le niveau de la compétition était de loin supérieur au nôtre. Il fallait reculer un peu pour revenir en force », informe Albert Havyarimana, président de la FBR (Fédération burundaise de rugby). Après 3 ans de dur labeur, le rugby burundais serait-il prêt à concourir avec des nations comme l’Angleterre ou l’Afrique du Sud, également en lice dans la compétition ?
« Bien sûr que non ! ». Répond sèchement Boniface Karekezi, coach des Intambwe. Alors que le rugby n’a qu’une quinzaine d’années d’existence au Burundi, le coach préfère jouer la prudence : « Une bonne partie des participants sont des cadors avec une expérience de plus de 100 ans dans la discipline. Nous sommes bien préparés et en meilleure forme. Nous allons tout donner, mais nous ne promettons pas grand-chose. »
Un point qu’il partage avec le président de la fédération : « L’idée motrice derrière cette participation est d’abord de motiver les joueurs qui viennent de passer plusieurs mois dans des séances d’entrainements intensifs. C’est également une occasion d’évaluer notre niveau pour se fixer de nouveaux challenges. »
Une discipline victime de sa jeunesse
Même si les Intambwe, en manque de compétitions internationales, n’espèrent pas arriver loin dans la compétition, l’organisation de la fédération est saluée par le ministère : « « Elle est parmi les rares fédérations sportives qui ne se plaignent pas des problèmes de leadership ou financiers », révèle un fonctionnaire du ministère ayant le Sport dans ses attributions qui a préféré garder l’anonymat.
Malgré les éloges du ministère, le président de la fédération reste préoccupé par le peu des moyens alloués à la discipline : « La fédération ne reçoit pas de subsides de la part de l’instance internationale de rugby. Le sponsoring n’étant pas monnaie courante dans notre pays, les membres savent qu’ils doivent se dépasser pour débourser les 20 millions nécessaires pour faire tourner le championnat, en plus des différents tournois. »
Néanmoins, des solutions à tous ces défis sont en cours : « Nous espérons que bientôt notre fédération sera agréée comme membre de la fédération internationale. Ainsi, nous pourrons élaborer des projets pour améliorer les conditions financières des clubs. Les passionnés de cette discipline n’auront plus à piocher dans leurs poches pour maintenir à flot la fédération ».