Selon les chiffres recueillis auprès de la Police du Burundi, sur 2.178 cas de téléphones portables volés, 1.804 ont été retrouvés. Quant à l’escroquerie via les plateformes Lumicash ou EcoCash, 352 cas ont été signalés et une somme de plus de 7 millions récupérée, et remise aux plaignants.
Nouveaux démons, nouvelles calamités, dit-on. Internet est venu comme une vache laitière pour les arnaqueurs. Avec les réseaux sociaux qui sont devenus des maestrias de la communication, on assiste à des formes d’escroquerie plus astucieuses et plus tordues. Thierry (nom d’emprunt) partage son malheur : « Sur Instagram, j’ai connu une très belle fille blanche. Après quelques jours de drague intense, on a commencé à s’envoyer des vidéos intimes. Quelque temps après, elle a commencé à me faire du chantage : si je ne lui payais pas 2.000 US, elle menaçait de publier mes vidéos intimes sur un site pornographique. Je n’avais plus de choix ».
Evrard, un jeune de Kinanira dans la trentaine, raconte lui aussi sa mésaventure : « J’ai rencontré une Rwandaise sur Facebook. On a entretenu une relation virtuelle pendant 8 mois. L’histoire semblait être sérieuse. Quand est venu le temps de la présenter à la famille, elle m’a demandé 80.000 Francs Rwandais (près de 300 mille Fbu à l’époque) pour le transport et les préparatifs que cet évènement requiert. Après la réception de l’argent, elle m’a bloqué. »
Si la criminalité commise par le biais des nouvelles technologies de l’information (dont l’arnaque) est en nette augmentation, la Police ne dors pas sur ses lauriers. Grâce à son département chargé de la cyber criminalité, les vols sont évités et les pièges d’arnaqueurs sont déjoués comme nous l’avons vu plus haut.
L’ARCT n’est pas en reste …
Pour lutter contre la criminalité liée aux TIC, l’Agence de régulation et de contrôle de télécommunications (ARCT) n’a pas attendu les cris d’alarme pour sévir. « Etant donné que l’arnaque en ligne exige une carte sim, on a recommandé à toutes les compagnies de téléphonique l’enregistrement de tous leurs clients. Pour décourager toute négligence, lors de notre contrôle mensuel, toute carte sim non enregistrée est punie d’une amande de cinq millions de Fbu payés par la compagnie », explique Nepomuscène Mucowimana, le chef du service informatique à l’ARCT. Et d’ajouter :« Pour ceux qui usurpent l’identité des hauts dignitaires sur les réseaux sociaux, leurs comptes sont en train d’être certifiés par Facebook ».
La police met en garde ceux qui sont attirés par le gain facile
Ayant constaté que les victimes sont parfois en relation avec les escrocs, le Commissaire Général de la Police Judiciaire, OPC1 Bertin Gahungu vient de publier un avis au public annonçant que « désormais, quiconque viendra se plaindre comme quoi il a été arnaqué alors qu’il était en quête soit des billets noirs, des visas pour aller à l’étranger, des pierres précieuses ou toute forme d’escroquerie sur les réseaux sociaux, il sera appréhendé comme complice une fois qu’il ne l’aura pas signalé avant ». Un homme avertit en vaut deux.
