Il y a peu de temps, une polémique est née, essentiellement sur les réseaux sociaux, autour de la paternité du plan d’un immeuble en forme de tambour. Les avis divergent. Pour tirer tout cela au clair, Jimbere a rencontré un expert.
Le 06 février 2021, Ir Eloge Ndayishimiye, un jeune étudiant burundais qui suit ses études de Master en Russie publie sur son compte instagram les images du plan d’un immeuble en forme de tambour. Vite republiées par différents médias en ligne, d’autres auteurs dont Ir Cyprien Ngendakumana publient, à leur tour, des designs très similaires. C’est le début de la polémique. Qui est le vrai auteur de ce design ?
???? Un jeune ingénieur #burundi-ais propose la construction d’un building en forme de tambour, « pour sa place dans notre #culture«
— Jimbere (@JimbereMag) February 15, 2021
???? Éloge Ndayishimiye a publié le 6/2 sur son compte @instagram, les graphiques de ce building de 20 étages, haut de 64 m
✍️ https://t.co/AzJ81UgX4F pic.twitter.com/neCYttR9LE
Entre Ir Eloge Ndayishimiye et Ir Cyprien Ngendakumana, personne n’accuse l’autre de l’avoir copié. D’ailleurs, les deux ne se connaissent pas. Ir Cyprien Ngendakumana estiment de son côté les deux plans, même similaires, sont originaux : « Rien n’empêche à deux hommes de penser ou concevoir une œuvre similaire même s’ils ne se connaissent pas. »
Une condition pour déterminer le vrai auteur
Sur les publications de Jimbere à propos de ce sujet, pas mal de lecteurs, sans hésitation, attribuent la paternité de l’œuvre à celui qui l’a publiée en premier. Stanislas Bigirimana, professeur à l’université de Ngozi et spécialiste de la propriété intellectuelle explique qu’œuvre artistique est une richesse qui confère des droits à son propriétaire, lesquels droits sont protégés par la loi : « Celui qui s’approprie une œuvre d’autrui s’expose à des sanctions qui sont prévues par la réglementation locale ou internationale. »
Au Burundi, la protection des droits d’auteur est régie par la loi n° 1/021 du 30 décembre 2005 portant protection du droit d’auteur et des droits voisin. Et c’est le ministère ayant la culture dans ses attributions qui est chargé de la protection de ces droits. Une série d’œuvres de différentes formes est protégée par cette loi y compris les œuvres de dessins d’architecture.
Pour faire enregistrer une œuvre artistique, la procédure est très simple selon Monsieur Bigirimana. Il suffit de déposer une copie de l’œuvre chez le département habileté qui l’enregistre et préserve l’originalité afin que personne d’autre ne puisse se l’approprier après la date d’enregistrement.
Seul ledépartement de la protection des droits d’auteurs peut trancher
A la question de savoir le vrai auteur du plan de l’immeuble en forme de tambour en question, « c’est difficile », répond Bigirimana. Selon lui, seul ledépartement chargé de la protection des droits d’auteur qui aurait, peut-être, enregistré une de cette œuvre, est capable de trancher.
Le plan de l’immeuble en forme de tambour est une « expression du folklore » (production d’un élément caractéristique du patrimoine artistique traditionnel développé et perpétué sur le territoire du Burundi).
Avec ce plan, tous les concepteurs ont le droit de constituer une image réelle qui préserve la culture du pays. Le défi a été lancé. Mais à qui la relève pour enfin ériger cette bâtisse ? L’Etat, les personnes physiques ou morales ? Où et quand ? L’avenir nous le dira.
