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Alopécie de traction, le cauchemar féminin

« Le mieux serait alors de modérer les traitements cosmétiques autant sur les cheveux défrisés que sur les cheveux naturels et crépus. » explique Dr Muhoza Arnauld

Une belle chevelure inspire à la femme de l’assurance et un sentiment d’intégration sociale. Pourtant, les phénomènes de tressage, de tissage des perruques et de défrisage causent des traumatismes capillaires qui occasionnent une chute des cheveux appelée « Alopécie de traction ».

Chez certaines femmes, avoir beaucoup de cheveux s’avère être un symbole de féminité. Par conséquent, elles soumettent leur cuir chevelu aux multiples pratiques artificielles que leur offre l’industrie cosmétique. Malheureusement, ceci ne passe pas sans occasionner certains dégâts notamment la casse et la chute des cheveux, les brûlures capillaires, la dépigmentation des cheveux….

Anne Marie Niyonkuru, une jeune mariée résidant à Mirango 14ème avenue en Mairie de Bujumbura, raconte son calvaire suite à l’utilisation des produits cosmétiques défrisants : « Après mes études secondaires en 2018, j’ai commencé à faire trop de tresses sur mes cheveux naturels et je me trouvais belle malgré la douleur que je ressentais à chaque tressage. Après deux ans, j’avais un touffu sur la tête de tel sorte qu’il m’était devenu presque impossible de peigner mes cheveux. »

Par la suite, Anne Marie a demandé conseils auprès de ses amis qui lui ont suggéré de défriser les cheveux crépus : « Le produit m’a brûlé et les cheveux se sont cassés entre les dents du peigne. Traumatisée, j’ai tout coupé. Le jour de mon mariage, ils ont encore tiré mes cheveux naturels avec du ‘babilis’. La coiffure était splendide mais ma tête souffrait et j’ai perdu les cheveux de devant. J’ai tout arrêté ! »

Et de conclure que depuis, ses cheveux reçoivent de l’eau, du savon et un peigne comme traitement. La malheureuse aventureuse s’est réfugiée dans la tendance Nappy-Natural and Happy. Mais combien y’ a-t-il de femmes qui croient aveuglément à la magie du tressage, sur quoi se fonde l’idée selon laquelle plus de tresses favoriseraient la pousse des cheveux ?

Cessez de torturer votre cuir chevelu !

Sous pression, les racines des cheveux se détériorent et ne repoussent plus. Les naïfs déduisent cet épiphénomène comme étant la calvitie qui, elle, se présente comme une maladie androgénétique parfois héréditaire. Mais ce n’est autre qu’une maladie appelée  » alopécie de traction ». Celle-ci commence par le bord du front et la nuque. Au stade critique d’alopécie chronique, les cheveux peuvent disparaître sur la moitié du cuir chevelu

Selon le docteur Arnauld Muhoza, les femmes devraient y faire attention. « Afin de permettre une bonne régénération et une meilleure cicatrisation des cellules du cuir chevelu, les femmes devraient faire un tressage modéré (deux ou trois fois l’année). En revanche, un jeune qui n’a pas encore atteint la puberté devrait être protégé de toute alopécie précoce en évitant de soumettre des tressages et des produits défrisants sur son cuir chevelu. »

Le Docteur Muhoza explique aussi que toute pigmentation cosmétique volontaire détériore la texture des cheveux : « Le mieux serait alors de modérer les traitements cosmétiques autant sur les cheveux défrisés que sur les cheveux naturels et crépus. » 

Actuellement au Burundi, une partie de la gente féminine fait recours aux salons de beauté 100% naturalistes. Sur la liste de ces salons, l’on ne peut pas oublier de citer Acacia Roots, un salon célèbre grâce à sa gamme de traitements des cheveux crépus à base de masques naturels et d’huiles essentielles.

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