
Avec la rentrée scolaire 2019-2020, la Fédération Nationale des Associations engagées dans le Domaine de l’Enfance au Burundi (Fenadeb) lance une campagne de lutte contre les abandons scolaires qu’elle a baptisé « Guma kw’ishure » ou « Stay at school ». Vu les statistiques sur les abandons scolaires, la situation est alarmante.

Selon les derniers rapports du ministère en charge de l’Education de base, près de 270 000 élèves ont interrompu ou abandonné l’école au cours de l’année scolaire 2017-2018. Au terme du premier et du deuxième trimestre, plus de 171 000 élèves avaient été déjà signalés dans cette situation, soit 63,9 % des cas d’abandon.
Le cycle fondamental se déclare le plus touché avec 251 138 cas d’abandons, soit plus de 90% des cas enregistrés. « La situation est plus grave. Sur ces statistiques, manquent les rapports d’environs 20 communes, et surtout des provinces les plus touchées par ce phénomène. Les données des écoles privées n’étant pas accessibles, ces chiffres concernent le secteur public », signale Isidore Nteturuye, coordinateur de la Fenadeb.
Au fondamental comme au post fondamental, les garçons désertent la formation classique plus que les filles : c’est près de 146 000 cas enregistrés. Et sur les 113 538 filles qui ont abandonné l’école, près de 2000 cas sont dus aux grossesses non désirées.
Les provinces frontalières aux pays limitrophes étant les plus touchées : Makamba, Kirundo, Ngozi et Kayanza, lesquelles, à elles seules, enregistrent plus de la moitié des abandons.
Parallèlement, si on se réfère aux statistiques des trois dernières années scolaires : la moyenne des abandons par trimestre s’élevé à plus 50 000 cas par trimestre. Pour le coordinateur de la Fenadeb : « La cause n’est autre que la pauvreté ».
Et d’interpeller tous les acteurs intervenant dans domaine de l’éducation, de se lever en bloc afin d’« éradiquer ce phénomène dont les contraintes qui en sont l’origine sont évitables. »
