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Les abandons scolaires : une entrave à l’éducation et le développement national

Au Burundi, plus de 200.000 élèves ont quitté le banc de l’école au cours de l’année scolaire 2021-2022. Pourquoi ce phénomène a pris une telle ampleur ? Explications.

C’est un phénomène complexe que même le programme des cantines scolaires n’arrive pas à endiguer. « L’année passée, plus de 16.000 écoliers ont quitté leurs établissements. A cette vitesse, difficile d’affirmer que la principale cause est la faim car même dans les écoles possédant des cantines, le nombre d’abandons reste élevé. » a indiqué ce 31 août 2022 Joseph Nyandwi, le directeur provincial de l’enseignement à Cibitoke lors de l’émission Umunoni de la synergie de 10 médias burundais à Bubanza. En claquant la porte de l’école, fait savoir Samandari de l’association Bafashebige, la plupart des élèves veulent gagner de l’argent. Il s’appuie sur une expression couramment utilisé par les enfants des régions où l’on extrait des minerais : « Aho gufata ikaramu, twofata ikarayi (Vaut mieux abandonner le stylo au profit d’un tamis) ». Ceux des provinces frontalières, surtout avec la Tanzanie, partent en grand nombre pour y travailler dans les champs.

Les parents pointés du doigt

L’abandon scolaire s’explique souvent aussi par les mauvaises conditions d’apprentissage des élèves. « Dans mon entourage, un élève a fini par arrêter l’école alors qu’il avait payé les cinq milles francs demandés. Il s’est lassé de devoir toujours s’asseoir par terre a même le sol pendant que ses camarades étaient bien assis. » témoigne Adèle Nshimirimana, habitante de Bubanza. Le laxisme et l’indifférence des parents sont des facteurs aggravant ce phénomène. Un avis qu’elle partage avec Cassilde Hatungimana, ressortissante de la même province. Elle affirme que certains parents se foutent éperdument que leurs enfants abandonnent l‘école. D’autres les obligent à travailler dès le bas âge sans oublier celles pousser à se marier.

Pour le président de l’association Bafashebige Jean Samandari, un enfant qui abandonne les études est une perte énorme pour le pays. « Lorsqu’un enfant arrête les études, le pays tout entier y perd car le remplacement de notre élite en pâtit. La relève pour des médecins, des chercheurs… qui partent en retraite est mise à rude épreuve. » a-t-il prévenu. Brigitte Nibigira, conseillère juridique de la commune de Mpanda lui emboite le pas. Pour elle, ces enfants deviennent petit à petit des délinquants, des mendiants voire même des voleurs. Un danger pour la société. Quant aux filles, le taux des grossesses non désirées ne cesse d’augmenter. Avec la campagne « zéro grossesses, zéro abandons scolaires », le gouvernement burundais compte en découdre avec ce phénomène.

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