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23 fédérations de sport au Burundi, aucune présidée par une femme

Le Comité National Olympique du Burundi organisait ce jeudi 3 octobre 2019 à Zion hôtel, le Forum National des Femmes dans le Sport. Au cœur des débats rehaussés par la Première Dame du pays était la participation de la femme dans les instances sportives de prise des décisions

Plus d’une cinquantaine de femmes et filles étaient invitées pour prendre part au forum, à passer par celles qui mouillent encore leurs tenues de sports dans des compétitions, les entraîneuses, les arbitres, sans oublier les vielles louves qui ont passé du bon temps dans différentes catégories sportives, depuis les années 80. Au menu du jour: la promotion du sport féminin dès le bas âge, la part des médias dans l’équilibre de l’information selon les genres, la lutte contre les violences liées au genre dans le sport, la lutte contre discrimination des handicapées, etc.

Lydia Nsekera, présidente du CNO, et sans doute la femme la mieux placée dans le domaine sportive au Burundi, voire dans la région, ouvrira le bal en rappelant l’objectif du forum. «Jusqu’à présent, au niveau des postes dans les 18 fédérations qui font parties du CNO, les femmes occupent 30% de places. Cette proportion n’est certes pas négligeable, mais les places qu’elles occupent ne leur permettent pas de prendre des décisions. Nous voulons viser haut et atteindre les 50% d’ici 2021, date des échéances électorales dans toutes les fédérations, et ainsi participer dans la prise des décisions »

Pour se faire, un plan stratégique 2019-2021 a été élaboré par une commission ad hoc, composée de 9 personnes provenant de plusieurs domaines sportifs (sport scolaire, domaine fédéral, clubs, représentant des athlètes, sport et médias, administration sportive), pour cibler les défis, les opportunités, et les options à prendre en vue du développement considérable du sport féminin.

Flash sur l’état des lieux de la participation de la femme dans le sport

Selon les données de ce plan stratégique, la participation de la femme dans les structures techniques et administratives du mouvement olympique date de 1975, notamment avec leur fréquentation à l’Institut d’Education Physique et des Sports (IEPS). Ainsi, une étude comparative a été effectuée dans 14 sur 18 fédérations olympiques que compte le CNO, sur la participation des femmes dans le sport par rapport aux hommes.

La plus grande disproportionnalité se fait sentir au niveau du football, pourtant le sport le plus populaire au Burundi. Alors que les hommes qui sont dans les championnats sont évalués à 11.520, les femmes sont 342 seulement dans tout le pays. Le seul domaine dans lequel les femmes dominent reste le netball, avec 800 filles/dames contre 160 hommes.
Au niveau des entraîneurs, dans tous les domaines confondus, les hommes sont au nombre de 552, tandis que les femmes ne sont que 44. Quant aux arbitres ayant une formation technique, les hommes sont estimés à 370 tandis qu’elles sont 76 femmes à jouer au juge dans les compétitions.

Et les handicapés dans tout ça?

Le handi sport (le sport des handicapés) a certes une place au niveau du CNO, mais plusieurs difficultés empêchent l’épanouissement des amoureuses du sport vivant avec handicap, comme l’explique Chantal Ndayongeje, secrétaire générale du Comité Paralympique: «Nous n’avons pas de terrains adéquats pour jouer. Le seul terrain du département des sports qu’on nous prête des fois, n’est pas approprié pour les handicapés. La plupart ont des jambes cassées, se déplaçant à l’aide des bras, et nous jouons assises, sur un terrain qui impraticable pour notre état. Quant aux vestiaires, je n’aurai pas de mots pour les qualifier».

Chantal reviendra sur les lacunes au niveau des médias de sport qui ne valorisent pas le handisport. Sur ce, Liliane Nshimirimana, présidente de l’Association des Journalistes Sportifs du Burundi (AJSB) évoquera la nécessité de multiplier des formations à l’endroit des journalistes, sur l’équilibre de l’information et l’intégration du genre dans le traitement de l’information.

Quant à Lyne Curie Muco, encadreuse des Gazelles, l’équipe championne de basketball féminin de la saison 2018/2019, son accent a été mis sur le soutien et la confraternité au niveau de toutes les associations sportives féminines: «Il faut qu’on se serre d’abord les coudes, qu’on étudie et ensuite éradique les lacunes au sein des associations, pour qu’en 2021, nous ayons des résultats satisfaisants, faisant de nous des éligibles incontestables ».

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