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Valery Nahayo : « Les problèmes de l’équipe nationale insolvables à court terme »

En plus du salaire « insignifiant » du sélectionneur, l’ancien capitaine emblématique des Intamba juge que celui-ci semble ne pas être indépendant avec un staff technique tout aussi « inexpérimenté ». Entretien.  

En 2003, les Intamba voient atterrir de nulle part un talent pur. Valery Nahayo (« Twitte »), 18 ans. A l’époque, il venait juste de jouer une demi-saison en première division. Ribakare Baudouin (« Ndindi »), va lui faire confiance lors du choc Burundi-Afrique du Sud, en le titularisant dans la charnière centrale de l’équipe. Le jeune joueur ne va pas décevoir. Sur le champ, il sera directement recruté par le sélectionneur des Bafana Bafana, également coach de Jomo Cosmos, un des grands clubs du championnat sud-africain. Après une brillante carrière sur la scène internationale en tant que joueur, Valery Nahayo suit une formation pour devenir entraineur.

« Je ne compte pas revenir gérer le vestiaire des Intamba en tant qu’entraineur »

Et pour cause ? « L’entraineur des Intamba semble ne pas être indépendant. C’est comme s’il y avait une main derrière lui qui dicte les décisions à prendre. Pour preuve, la sélection des joueurs n’est pas objective. La convocation ne se fait pas toujours en fonction des nécessités. » Toutefois, même s’il lui était permis de disposer de l’équipe à sa guise, l’ancien pensionnaire de Genk en Belgique ne se voit pas prendre les rênes de l’équipe nationale, encore moins d’un club de la Primus Ligue. « Démarrer ma carrière dans le championnat burundais ne se trouve pas dans mes plans. J’aurais aimé continuer à contribuer dans l’édification de notre football, mais comment pourrais-je faire vivre ma famille en Europe avec un salaire de 200 000 ou 300 000 Fbu d’un coach du championnat ? »

Un management des Intamba qui n’est pas à la hauteur …

Selon « Twitte », si les résultats des Intamba sont déplorables, c’est en grande partie imputable à certains membres du staff technique incompétents. « D’abord on crée des postes qui ne devraient pas exister dans le staff de l’équipe, en plus d’y amener des personnes avec aucune notion de football. Pour un match tendu, le coach et le staff doivent surmotiver les joueurs. Impossible chez les Intamba tant que certains membres du staff n’ont aucune notion dans le football. Aussi, par exemple, quelle autre équipe sur terre dispose d’un Team manager ? Ça c’est l’affaire des clubs. En équipe nationale, on ne recrute pas. Le joueur doit convaincre par ses performances. Tous ces voyages qu’il effectue sont dans les tâches du sélectionneur. »

Pour lui donc, les joueurs ont plus besoin des personnes qui les inspirent, qui comprennent leur langue. « Nous avons toujours eu des idoles. De mon temps, mes inspirations c’étaient Rigobert Song et Kimanda Constantin, le meilleur défenseur burundais de tous les temps. Les joueurs ont besoin des personnes qui comprennent ce que c’est la psychologie d’un joueur. Un match c’est comme une bataille, tu ne peux pas guider une armée alors que toi-même tu ne sais pas te battre. C’est bien que Djuma Mossi soit là. Mais à lui seul, il ne pourra pas tout faire. Le coach a besoin d’être entouré par des gens qui ont fait leurs preuves ».

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