En quête d’amélioration des performances sexuelles, certains jeunes recourent aux aphrodisiaques sans en mesurer les conséquences. Ce qui peut leur être fatal, prévient Dr Divine Igiraneza pour qui, toute utilisation de ce type de produit devrait émaner d’un avis médical…
Depuis un certain temps, sont rapportés à travers le pays, des cas faisant état de personnes, sous stimulants, qui passent de vie à trépas en plein ébats sexuels. Pour Dr Divine Igiraneza, médecin à Abubef, la prise de ces produits, si elle est mal faite présente plusieurs risques. Le point.
Qu’est-ce qu’un stimulant sexuel ?
C’est tout produit pharmacologique ou traditionnel qui permet de créer et maintenir une excitation sexuelle.
Ces produits sont-ils nocifs pour la santé ?
Ces stimulants engendrent des effets néfastes sur la santé humaine. Ils entraînent des effets variés sur le corps et l’esprit dont beaucoup peuvent être inconfortables, voire nocifs. Des effets physiques tels que les céphalées, les vertiges, l’aggravation des problèmes cardiovasculaires, les hépatites ou les maladies rénales, la respiration rapide, l’augmentation de la température corporelle et des effets mentaux comme l’euphorie, l’agitation, l’anxiété et les insomnies. En réalité, l’utilisation à long terme de ces stimulants provoque des effets plus graves qui peuvent déboucher à la mort.
Et chez les jeunes ?
La consommation de stimulants sexuels tel que le viagra est formellement déconseillée sauf en cas de prescription médicale, surtout pour les jeunes. Ceux-ci disposent d’assez d’énergie nécessaire pour des rapports sexuels à leur âge. Or, cette consommation accélère le rythme cardiaque, qui est déjà rapide pendant l’acte, ce qui peut causer un arrêt cardiaque. C’est sûrement ce qui est arrivé au jeune homme décédé récemment à Makamba.
Des conséquences à long terme ?
Evidemment car à la longue, ces aphrodisiaques provoquent des dysfonctions sexuelles chez certains couples, source des disputes voire des divorces; car pendant la jeunesse, ces derniers les ont utilisés à outrance pour chercher à impressionner ou à satisfaire leurs partenaires sans penser à leur avenir.
Mais alors pourquoi les prennent-ils malgré ces risques ?
Les jeunes prennent ces stimulants pour diverses raisons. Certaines sont liées au manque d’informations ou connaissances suffisantes sur la sexualité et à la propagation de fausses informations. D’autres sont le fruit du manque de dialogue parent-enfant, de l’ignorance ou tout simplement le fait d’imiter ce qu’ils voient sur les réseaux sociaux…
Y’aurait-il d’autres raisons en dehors du cadre familial ?
Bien sûr. La disponibilité de ces médicaments en pharmacie et la facilité avec laquelle ils y accèdent : ils en achètent sans prescription médicale et visiblement cela fait les affaires des vendeurs de ces produits.
Quel conseil donneriez-vous à tout ce monde ?
Les jeunes devraient fréquenter souvent des centres de santé amis des jeunes spécialement conçus pour eux où ils peuvent poser toutes sortes de questions sur la santé, la vie et les relations. Aux parents, ils doivent jouer le rôle qui est le leur auprès de leurs enfants dès leur plus jeune âge en créant un lien d’amitié et en établissant des discussions autour de la sexualité afin de les aider à comprendre certaines réalités.
Et aux adultes consommateurs de ces produits ?
De consulter un médecin avant d’acheter des médicaments afin de surveiller d’éventuels effets secondaires car une fois que le patient présente ces derniers, il est plus facile de revoir le médecin et d’être soigné à temps. Mais ceci n’est possible que si les pharmaciens exigent l’ordonnance médicale avant de servir ces médicaments et ne pas les vendre aux jeunes car ils n’en ont pas besoin.
