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Sorimu, une rizerie qui se meurt

Lors de sa création en 2019, la Société Rizicole de Muhanga (SORIMU) dans la province de Kayanza devrait acheter, décortiquer et vendre du riz. Trois ans après, elle est au bord de la faillite. Retour sur l’échec d’un « ambitieux » projet.

L’initiative de fonder cette usine date de 2017. Au départ, il était prévu que 6 communes de la province de Kayanza pilotent le projet.  Ça n’a pas réussi. Seulement 3 communes parmi les 6 notamment Rango, Gahombo et Muhanga, ont répondu à cet appel. « Quand nous avons vu qu’il y a ceux qui ont manifesté l’intérêt de participer dans ce projet, nous ne l’avons pas abandonné sous prétexte que nous étions peu nombreux. Nous avons rassemblé nos moyens et avons totalisé cent dix millions de francs burundais. Le projet du gouvernement PRODEFI financé par FIDA nous a promis un soutien de nous construire une maison abritant des bureaux et des hangars de stockage, de nous offrir des machines et ses installations et du véhicule pour le transport à l’achat ou la vente de la récolte.  Il nous garantissait que les actionnaires allaient seulement utiliser leurs moyens collectés dans l’achat du riz », a fait savoir Thomas Butoyi, responsable de la rizerie. En effet, les actionnaires de la SORIMU, sont des riziculteurs, des commerçants et autres individus rassemblés dans des coopératives.

Les stocks de la Sorimu à Kayanza

 De toutes ses promesses, le Prodefi en a accompli seulement deux :la construction des bureaux et l’achat des machines décortiqueuses. Les actionnaires se sont retrouvés dans l’obligation d’acheter une parcelle de 27 millions et payer l’installation des machines. Ils ont dû puiser tout cet argent dans leur capital initial.

Difficile achat du riz

La SORIMU n’a pas ses propres champs de riz. Elle décortique la récolte achetée aux cultivateurs. Faute de moyens, elle n’a pas de véhicule pour faciliter le transport du riz. A force de vouloir respecter les prix fixés par le gouvernement du Burundi, cette usine n’arrive pas à faire des bénéfices.

« Les cultivateurs du riz préfèrent vendre leurs récoltes aux marchés qu’à notre usine. La raison ?  Les bas prix imposés par l’Etat. Et si nous nous contentons d’en acheter sur des prix du marché, nous travaillons à perte.  Nous préférons l’importer de la Tanzanie. »,

Le représentant de cette usine suggère que pour qu’ils puissent avoir de la récolte à acheter auprès des agriculteurs, il faut que les prix fixés par le gouvernement soient respectés même aux marchés.

 Thomas Butoyi lance un appel vibrant au gouvernement du Burundi de leur chercher des marchés d’écoulement, car le riz peut passer plus de 6 mois dans le stock à cause du manque de clients.

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