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Respect des droits de l’enfant au Burundi: « Il y’a encore du pain sur la planche »

Souvent absente du débat public, la question du respect des droits de l’enfant était au cœur d’une synergie des médias des radios Nderagakura, Eagle Sports FM, Izere FM, Umuco FM, Buntu FM, Humuriza FM organisée ce 25/11/2023, sous l’initiative du Magazine Jimbere et de l’UNICEF Burundi. Malgré certaines avancées surtout en matière de la législation, des défis persistent quant à l’épanouissement des enfants au Burundi. Le point

Bien que la loi burundaise prévoit des sanctions à l’encontre des personnes coupables de toute forme d’exploitation à l’endroit des enfants, Aline Ndayishimiye vice-présidente de « Hope For Brighter Days », une association qui promeut le bien-être des enfants, regrette que beaucoup d’enfants soient privés de leurs droits d’aller à l’école par leurs parents, pour des fins de mendicité: « Certains enfants qu’on accueille dans les maisons de prise en charge nous ont avoué avoir des parents mais malheureusement ces derniers n’ont pas les moyens pour assurer leur éducation. Ils préfèrent plutôt les envoyer dans la rue pour quémander de l’aumône », révèle-t-elle.

Rappelant que le Code des personnes et de la famille prévoit des sanctions allant jusqu’au retrait de l’autorité parentale contre des coupables d’abus et exploitation des enfants, Jacques Nshimirimana, commissaire chargé des droits de l’enfant à la CNIDH indique que jusqu’ici personne n’a pas été condamnée sur ce cas: « Normalement, si un parent démontre qu’il a une incapacité à prendre soin de ses enfants, il peut bénéficier de l’aide, mais si c’est de son irresponsabilité, les instances juridictionnelles peuvent réclamer une déchéance de l’autorité parentale et ces enfants seront sous la responsabilité d’autres personnes physiques ou morales. »

La promotion de l’égalité et de l’inclusion

Si Jacques Nshimirimana se réjouit de la garantie accordé par l’Etat du Burundi de l’exercice des droits de l’homme et des libertés fondamentales à toutes les personnes handicapées sans discrimination aucune, Jean Bosco Ndikuriyo, directeur du Bureau d’études et des curriculas de l’Enseignement post-fondamental au Ministère en charge de l’Éducation Nationale rappelle que « la promotion de l’éducation inclusive est au centre de l’attention portée par cette institution publique, avec surtout la mise en place des établissements scolaires inclusifs à Kanyosha (en Mairie de Bujumbura) et à Gitega ».

Toutefois, Marc Nduwayezu, aveugle et chanteur au sein de « Horana Band », appelle à l’aménagement des infrastructures pour améliorer la mobilité des personnes vivant avec handicap: « Dans certains immeubles, pour un handicapé physique qui se déplace dans une chaise roulante, les portes d’entrée sont très petites par rapport à son moyen de déplacement. Par ailleurs, les escaliers et les toilettes sont en majorité peu adaptés aux capacités des personnes vivant avec handicap », pointe-t-il.

Le travail des enfants, une réalité

S’appuyant sur certaines réglementations de loi en vigueur au Burundi, Jacques Nshimirimana précise que malgré l’âge minimum pour l’emploi à 16 ans, les heures de travail pour les enfants ayant entre 16 et 18 ans ne peut excéder 6 heures pendant une journée. Cela étant, poursuit-il, « les enfants ayant au moins 14 ans peuvent être employés, sous l’ordre du Ministre en charge des travailleurs, à des travaux légers uniquement dans le cadre de l’apprentissage, et des travaux qui n’affectent pas négativement leur développement physique ou moral, ou ne nuisent pas à leur santé ou ne portent pas préjudice à leur assiduité à l’école ou à leur faculté de bénéficier de l’instruction qui y est donné. »

Jacques Nshimirimana déplore que des gens soient « friands de cette main d’œuvre au rabais », les enfants se retrouvant dans l’exploitation pour avoir de quoi mettre sous la dent.

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