D’après une enquête récemment effectuée sur tout le territoire national par l’ONG La Benevolencija, la radio reste largement leader de l’information au Burundi. Même si elle enregistre une chute en termes d’influence: en moins de deux ans, de décembre 2016 à juillet 2018, elle a perdu 11 points, passant de 84,5% à 73,4% de l’audience médiatique.
Le 13 février de chaque année, c’est la Journée Internationale de la Radio. A l’occasion de la 8ème édition du rendez-vous, la famille des médias burundais s’était retrouvée à la Maison de la Presse pour faire le point sur l’importance de ce canal d’information au Burundi, surtout avec l’approche des élections de 2020.
Nestor Nkurunziza, chef de mission de l’ONG La Benevolencija et panéliste de la conférence, a précisé les derniers chiffres sur l’importance de la radio au Burundi : c’est plus de 70% de l’audience, près de 40% des auditeurs suivant le journal radiodiffusé.
Selon toujours la même enquête, l’oreille masculine est plus fidèle aux ondes de la radio que celle féminine : sur les deux ans, le chiffre des hommes qui captent la radio est restée presque standard tandis que la consommation de l’information radiophonique chez les femmes a régressé de 25 points.
L’autre aspect abordé par l’enquête : « les milieux sociaux ». La place de la radio dans le milieu intellectuel a chuté de 25 points sur la période, passant d’un taux de 73% en 2016 à 68% en 2018.
La cause ? Prudence oblige. Nestor a demandé « d’attendre la présentation du rapport officiel de l’enquête pour en découvrir les raisons profondes. »
Président de l’ABR, Onésime Harubuntu s’est exprimé notamment sur les cas de fermeture de certaines stations de radio, déplorant la situation : « C’est à la justice de faire son travail »
La montée en flèche des réseaux sociaux ?
D’après l’enquête, de 2016 à 2018, le taux d’utilisateurs des réseaux sociaux a connu une forte progression : Facebook est passé de 11,3% à 19,7% d’usagers, WhatsApp de 7,5% à 18,8%, Twitter de presque 0% à 2,7%. Et les You-Tubeurs ont connu un essor de 1% à 6,7%.
Une explication tentée par un des panélistes est que ce shift vers le clavier corrélerait avec la hausse de la recherche de l’information sur la toile. « Le net offre aux utilisateurs de l’information plus rapide et plus courte. Aussi, le fait que les images des infos relayées sur la toile restent alors que l’info diffusée sur les ondes de la radio n’est pas retrouvée une fois diffusée, cela pourrait concourir à cette hausse des utilisateurs des réseaux sociaux.»
L’occasion pour le ministre de la Communication et des Médias, l’ambassadeur de France au Burundi et d’autres intervenants d’appeler à « la plus grande vigilance face aux fake news qui pullulent sur les réseaux sociaux ».