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Que faut-il faire pour garder nos élèves à l’école ?

La campagne « Back to school », la sensibilisation contre les violences en milieu scolaire et les cantines scolaires, voici quelques facteurs qui nous aident ou nous aideraient à garder nos enfants à l’école

La gratuité des frais scolaires pour le primaire a été effective au Burundi depuis 2005. Cette réforme s’est caractérisée par une explosion d’effectifs dans les établissements publics. Au niveau de la 1ère à la 6ème année du fondamental (ancien primaire), ces effectifs sont passés de 1.309.387 en 2005 à 2.069.731 en 2016. Si l’accès à l’éducation a connu des avancées, le système éducatif connaît encore des lacunes. Notamment, l’insuffisance d’enseignants qualifiés, d’infrastructures scolaires, de matériel didactique, accentué par le niveau de pauvreté des ménages. Autre hic, les enfants confrontés aux difficultés dans leur accès à l’éducation, tels que ceux liés au genre, à la pauvreté, au handicap sont souvent à la traîne.

C’est dans ce contexte que l’UNICEF organise chaque année, la campagne de retour et de maintien de tous les enfants à l’école. S’inscrivant dans un contexte de fragilité renforcée par la pauvreté, la campagne « Back to School » ou retour à l’école soutient les familles burundaises en procurant aux enfants les matériels scolaires dont ils ont besoin afin de retourner à l’école et de s’y maintenir. Pour l’année 2017, 1.039.614 élèves de 420 écoles de Muyinga, Kirundo, Rumonge, Makamba, Cankuzo, Rutana et Ruyigi ont bénéficié du matériel scolaire.

  • La sensibilisation contre les violences en milieu scolaire

Dans l’ étude « Violence en milieu scolaire » (2013) commanditée par l’UNICEF, le professeur Joseph Ndayisaba a fait quelques recommandations pour combattre ces fléaux dans le système scolaire burundais. Voici quelques unes :
– la préparation d’un décret identifiant les différents types de violences et leurs sanctions.
– l’instauration au sein de chaque établissement scolaire des comités de surveillance
– l’instauration de journées de sensibilisation des parents dans le cadre des assemblées générales des parents, pour les impliquer davantage dans la protection de leurs enfants
– l’interdiction formelle des arrangements à l’amiable en cas de grossesse d’une élève
– mettre un terme au phénomène d’élèves et d’écolières mariées car tout rapport sexuel avec un mineur est un viol
– interdire formellement les activités politiques au sein des établissements scolaires et pendant les activités scolaires.

  • Les cantines scolaires comme intervention de réduction des abandons scolaires

Lancées en 2013 par le PAM (Programme Alimentaire Mondial), les cantines scolaires ont été salutaires pour les parents nécessiteux et leurs enfants. A l’Ecofo Simba en commune Makebuko de la province Gitega, elles ont été introduites en mai 2016. Jean Claude Nizigiyimana, le président du comité de gestion, reconnaît son efficacité sur le maintien des élèves à l’école: «Depuis l’instauration des cantines scolaires, les absences et les abandons ont sensiblement diminué ».

Didace Ndabicura le directeur de l’Ecofo Simba confirme. Son école a connu 92 abandons soit 10,7% l’année scolaire 2015-2016, 60 abandons soit 7,9% pour celui de 2016-2017 et 46 abandons pour cette précédente année scolaire.
Liboire Bigirimana, directeur national des cantines scolaires, a fait savoir que ce programme couvre actuellement sept provinces dont 528.541 écoliers sur un effectif de 2.406.612 enfants de l’école fondamentale soit 21, 9%. Des chiffres avancés lors de l’atelier de validation de la Politique nationale d’alimentation scolaire tenue le 30 avril 2018.

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